Délinquance en Nouvelle-Calédonie : quelles priorités en 2024 ?

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Des violences intrafamiliales qui ont presque doublé en quatre ans et un nombre de tués sur les routes encore très élevé… La Nouvelle-Calédonie affiche de tristes records à l’échelle nationale. Après avoir dressé le bilan de l’année écoulée, les autorités ont présenté ce mardi une série d’actions pour faire baisser ces violences.

1 Prévenir les violences intrafamiliales 

C’est l’une des priorités de 2024. Entre 2019 et 2024, ces violences au sein de la famille ont presque doublé (+91 % pour les violences intrafamiliales et +94 % pour les violences conjugales). Avec 8,4 faits pour 1 000 habitants, la Nouvelle-Calédonie est le territoire le plus touché en France. L’Etat assure qu'il maintiendra son soutien financier aux collectivités partenaires, par la mise en place notamment d'intervenants sociaux en commissariat ou en gendarmerie. Un deuxième poste doit être créé en 2024 en province Sud, où "les statistiques de prises en charge sont en constante augmentation depuis 2019", précise le bilan de la délinquance 2023. 

2 Un centre de prise en charge d’auteurs de violences intrafamiliales à Nouméa

Lors de sa visite en Calédonie, en février, le Garde des sceaux Eric Dupond-Moretti s’y était rendu, avant même sa mise en service. Le centre de prise en charge d’auteurs de violences intrafamiliales doit ouvrir ses portes en mars 2024, à Nouméa. Il pourra accueillir dix personnes.

Ce centre aura deux objectifs. Il permettra d'écarter le conjoint violent pour que la victime et ses enfants puissent rester à domicile. Il doit aussi éviter la récidive, grâce à une prise en charge aussi bien médicale, que psychothérapeutique et socioprofessionnelle. 



3 Une étude sociologique pour mieux cibler les campagnes de sécurité routière 

Même si le nombre de morts sur les routes est tombé à 51 en 2023 contre 70 en 2022, en Nouvelle-Calédonie, il reste toujours très élevé par rapport à la taille de la population. Les causes restent toujours les mêmes : alcool, stupéfiant, vitesse, non port de la ceinture de sécurité…
Des problèmes de comportements qu’il faut modifier, mais encore faut-il en comprendre la cause. D’où cette décision attendue de longue date : le lancement d’une étude sociologique en Nouvelle-Calédonie pour "une campagne de communication mieux ciblée ", annonce le bilan de la délinquance 2023. 

4 Un appareil pour dépister les stupéfiants 

Ce n’est pas encore totalement acté mais "une réflexion est en cours", précisent les autorités. Il s’agit d’acheter un appareil spécifique qui permettrait aux forces de l’ordre "de réaliser des dépistages de stupéfiants de manière moins contraignante et d’effectuer ainsi du contrôle de masse". 

 

5 Des crédits de l’Etat dédiés à la sécurité routière

C’était prévu dans le projet de loi de finances 2024 : des crédits seront alloués aux territoires ultramarins pour la sécurité routière. En Nouvelle-Calédonie, le haussariat devrait ainsi recevoir une enveloppe de 31 millions de francs cette année.
Puis à compter de 2025, un budget annuel de 7,1 millions de francs sera mis à disposition du haussariat. L’objectif est de financer des actions de communication et de prévention ainsi que des opérations de contrôles. 



6 Des opérations "place nette" pour lutter contre le trafic de stupéfiants 

Lancée par le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer à l’échelle nationale, l’opération "place nette" a commencé en février en Nouvelle-Calédonie, dans le quartier des Tours de Magenta. Elle consiste, pour les forces de l’ordre, à renforcer les moyens d’enquête et à occuper le terrain. La présence de policiers, gendarmes, douaniers doit être "visible" du grand public et l’opération "d’ampleur". "L’objectif est de ne laisser aucun répit aux délinquants", précise le bilan de la délinquance 2023. Ces opérations "place nette" seront réalisées en priorité sur les secteurs difficiles avec plusieurs acteurs, forces de l’ordre et bailleurs sociaux.