Un sujet transpartisan, qui ne laisse pas le politique indifférent. Les groupes AEC et UC-FLNKS du Congrès veulent que le CBD soit enlevé de la liste des produits illicites et interdits à la vente en Nouvelle-Calédonie. Le cannabidiol, c'est ce composant actif présent dans le cannabis, mais pas psychoactif, contrairement au THC. En 2018, rappelle l'Avenir en confiance, l'Organisation mondiale de la santé a indiqué dans un rapport que sa consommation ne présentait aucun risque pour la santé publique. Et que le CBD pourrait posséder une certaine valeur thérapeutique, même si à cette époque, des preuves supplémentaires semblaient nécessaires.
"Ces preuves complémentaires, relate l'AEC, viennent d’être apportées par des études récentes réalisées par différents laboratoires de recherches et qui corroborent le rôle bénéfique du CBD dans le traitement de l’épilepsie, comme immunosuppresseur ainsi que son intérêt dans la lutte contre les addictions et notamment celle au THC ou même à la cocaïne."
Afin de mettre fin à l’inégalité de traitement qui existe actuellement entre les Métropolitains et les Calédoniens en termes d’accès au CBD, et suite aux résultats des dernières études scientifiques montrant que le CBD ne présente aucun potentiel addictif, il est demandé au gouvernement de prendre un arrêté visant à sortir le CBD de la liste des substances stupéfiantes.
Proposition de vœu
"Une problématique de santé"
Le journal officiel de la Nouvelle-Calédonie garde trace des annexes qui ont été publiées en septembre 2018, complétant la liste des substances classées comme stupéfiants. C'est alors qu'y apparaît le cannabidiol. "Le CBD est disponible dans plusieurs pays de l'Union européenne", souligne Omayra Naisseline pour l'UC-FLNKS. "La motivation de proposer l'ouverture du CBD en Nouvelle Calédonie [vient] du fait que nous avons reçu, avec les collègues, certaines personnes qui ont témoigné." En octobre dernier, un rendez-vous du Congrès a exploré les enjeux d'une légalisation du cannabis et à cette occasion, des participants ont fait part de leur vécu quand l'effet du CBD sur certaines pathologies. Pour l'élue indépendantiste, "cela va permettre de pallier à une problématique de santé".
Pas la légalisation du cannabis
Et non, précisent l’Avenir en confiance et l’UC-FLNKS, ils ne demandent pas à légaliser le cannabis en Calédonie. Mais à privilégier les produits à base de CBD : tisanes, huile, cosmétiques. "C'était un besoin de santé publique", renchérit Virginie Ruffenach, présidente du groupe AEC, "de bien-être aussi, et permettre aux Calédoniens, comme les Métropolitains, comme les Européens, comme les Américains, comme les personnes originaire d'Australie, de Nouvelle-Zélande, de Suisse… de pouvoir avoir à disposition ce produit en Nouvelle-Calédonie."
Les vœux
Trois vœux ont été déposés en ce sens devant le gouvernement et le Congrès :
- sortir le CBD de la liste des stupéfiants ;
- autoriser l'importation de produits certifiés UE (hors fleurs séchés) dans le cadre législatif applicable en France métropolitaine, dans l’attente de la mise en place d’une filière de production locale ;
- faire une étude visant à installer une filière chanvre locale, "destinée à la production de fibres textiles, de matériaux de construction, de CBD, etc".
L'émission radio Retour sur l'actu présentée par Anne-Claire Lévêque développera le sujet avec des invités vendredi 24 mars.