Depuis 2021, l’évolution mensuelle de l’indice des prix à la consommation est à la hausse. Après une inflation de +1 %, au mois de mai, elle recule légèrement en juin pour atteindre +0,3 %. Une étude de l'Institut de la statistique et des études économiques (Isee-NC) basée sur un millier de produits, dont 350 spécifiquement alimentaires.
"Ces 350 produits qui sont suivis tous les mois par l'Isee sont représentatifs de ce que consomment les Calédoniens. Ils ont été identifiés grâce à l'enquête sur le budget des familles, réalisée en 2019-2020, qui avait deux fonctions. La première était d'identifier ces produits et la deuxième de connaître le prix de chacun de ces produits dans le budget des Calédoniens. Cela permet, ensuite, de faire des moyennes des prix qui prennent en compte l'importe de ces produits dans le budget", précise Olivier Fagnot, directeur de l'Isee-NC.
Une inflation plus importante, selon l'UFC-Que Choisir
L’étude mensuelle de l’Isee sur les prix à la consommation prend en compte l’impact de la crise sanitaire, avec l’augmentation du prix des matières premières et du fret, la guerre en Ukraine et ses répercussions sur l’approvisionnement en céréales et en énergies. Mais pour l’association UFC-Que Choisir, les chiffres retenus ne correspondent pas à la réalité. Pour l’association des consommateurs, les prix auraient augmenté de +0,5 %, en juin, et de +10 %, sur un an.
"Dans l'accord gouvernemental, c'est de prendre des produits de consommation de tous les jours, donc il faut essayer de s'approcher le plus possible des prix réels. C'est pour cela que nous avons un nombre de produits peut-être plus restreint, mais qui correspond peut-être davantage à la réalité du terrain", argumente Gilles Vernier, président de l'Union fédérale des consommateurs.
Des prix gelés pour 60 produits
Sur le terrain, les associations qui viennent en aide aux familles démunies observent de près l’inflation des prix. A la Vallée du Tir, dans l’épicerie Solidaire de la Société Saint-Vincent-de-Paul, les produits alimentaires sont vendus à prix coûtant, sans marges. Une nécessité pour les clients.
Il y a quand même une grosse augmentation et je vois bien que nous avons de plus en plus de personnes qui viennent à l'épicerie. Nous servons les démunis, mais nous voyons bien que les démunis s'élargissent
Elisabeth Gau, présidente de la Société Saint-Vincent-de-Paul
Quid de la situation en Nouvelle-Calédonie dans les mois à venir, alors que sur les 12 derniers mois, en Métropole et dans la zone euro, l’augmentation des prix a atteint +5,8 % et +8,6 % ? Reste également à savoir si les mesures prises par les autorités locales, comme le gel des prix de 60 produits durant 3 mois vont aider les foyers calédoniens à faire face à cette période d’inflation.
Le reportage de Natacha Lassauce-Cognard et Cédric Michaut :