Trente hommes et femmes de l'unité d'instruction et d'intervention de la Sécurité civile de Brignoles sont attendus samedi. Ces spécialistes des situations d'urgence viendront en renfort des pompiers communaux et de la DSCGR, la direction de la Sécurité civile et gestion des risques, qui intervient en cas d'incendie d'envergure sur le territoire. Venus de l'Hexagone, ils devront s'adapter au relief particulier du pays, à son étendue et aux vents très particuliers liés au bord de mer et aux montagnes.
Pour Mauro Pizzolito, le président de l'Union des pompiers calédoniens, "c'est une bonne nouvelle pour aider les pompiers des communes, parce qu'ils n'en peuvent plus. Mais c'est regrettable, parce que le gouvernement aurait dû écouter les pompiers professionnels. On leur disait qu'au retour d'El Niño, il faudrait des moyens humains sur le terrain, et qu'en prévision il fallait organiser des concours, revoir les statuts [qui datent de 2005, NDLR]... Mais là, aujourd'hui, on a besoin de renfort, sinon on ne va pas tenir."
"Les pompiers sont très fatigués"
En 2023, plus de 20 000 hectares sont partis en fumée. "Les retours que j'ai du terrain en ce moment, relaie Mauro Pizzolitto, c'est que les pompiers sont très fatigués. Il faut des hommes pour les aider. Mais ça n'est pas une solution pérenne : il faut que le gouvernement prenne bien en compte que la Calédonie, en période de sécheresse, a besoin de pompiers sur le terrain pour sauver notre nature quand il y a de gros feux."
Il faut les applaudir : ils sont costauds nos soldats du feu, ils ont du mérite !
Mauro Pizzolitto, président de l'UPC
"Ça brûle tous les jours, il fait très chaud, les vents sont puissants et il y a un manque de civisme en Nouvelle-Calédonie. Il faut faire attention parce que ça part très vite. Tous ces pompiers qui sont sur le terrain, qui sont restés des jours et des nuits pour éviter que ça se propage aux habitations, il faut les applaudir. Ils sont costauds nos soldats du feu, ils ont du mérite."
Des indemnités divisées par trois par rapport à l'Hexagone
Les indemnités, inégales selon les communes, basses même quand les municipalités choisissent le maximum prévu par le statut, découragent les pompiers volontaires. "On retrouve toujours les mêmes en intervention et à la garde." Un personnel du rang touchera 253 francs par heure de garde à Voh, 390 à la caserne de La Foa, quand son homologue stationné à Bastia recevra 997 francs.
Parmi les pompiers volontaires, qui représentent 80% des effectifs calédoniens, "certains attendent depuis dix ans d'être embauchés. Ils sont là, ils connaissent le métier ! Sinon, à un moment, on va tous arrêter, ça n'est pas possible : ça devient trop dur. Prenons une décision de passer tout le monde en pompier territorial ou provincial. Il faut une discussion et trouver une solution."
Le système communal est à bout de souffle, et la DSCGR a besoin d'une force opérationelle solide et pérenne : il en sera question dans notre JT de dimanche soir (7 janvier) lors de l'interview du président du gouvernement. La Sécurité civile est en effet un des secteurs que Louis Mapou est "chargé d'animer et de contrôler", selon le site internet du gouvernement.