Les médecins urgentistes en sont de plus en plus souvent réduits à faire du tri, pour sauver ceux qui peuvent l'être. Au sortir d’un week-end meurtrier sur les routes, ils témoignent, pour interpeller les automobilistes.
Un pilote d’urgence détient de lourdes responsabilités. Il transporte le médecin et l’infirmier urgentiste, avec au retour une victime dont les minutes sont souvent comptées. L’hélicoptère décolle lorsque l’équipe a choisi, en deux à cinq minutes, le matériel adapté aux victimes de l’accident. Mais Il ne suffit pas d’être un pilote expérimenté, Il faut aussi avoir le cœur bien accroché.
Des ambulanciers dépassés à 130 km/h
"On essaye d’assister au mieux l’équipe médical et le secours qui sont sur place. Evidemment, il y a des périodes marquantes. C’est ce qu’on appelle les primaires. C’est-à-dire les gens qui sont sur les accidents de la route ou les crises cardiaques chez l’habitant, qui sont les plus touchants. On peut voir la détresse humaine, à ce moment-là. On peut voir et surtout écouter la souffrance des gens. Cela reste toujours des moments tragiques", témoigne Philippe Missonnier, pilote de l’hélicoptère d’urgence.
Juste en dessous de la zone de décollage, les véhicules sont aussi prêts à prendre la route, avec un ambulancier du SMUR formé aux situations d’urgence. Il n’est pas rare qu’ils soient dépassés par des véhicules, alors que le pilote roule à 130 km/h.
Conduire trop vite, un acte aux conséquences dramatiques
"On retrouve malheureusement souvent les mêmes lésions qui sont inhérentes à une habitude du territoire, qui est de conduire trop vite, qui est de conduire sans ceinture de sécurité, ce qui a des conséquences en termes de dommages corporels qui sont absolument dramatiques", explique le docteur Guillaume Dureau, médecin urgentiste.
Avec huit morts en neuf jours, l’urgentiste dit faire de la médecine de catastrophe. L’équipe en est réduite, parfois, au tri. Un choc frontal à grande vitesse, ça ne pardonne pas. "L’image qui consiste à dire qu’ils vont
Imaginez un corps projeté à 80 ou à 110 km/h contre un tableau de bord. Cela entraine des lésions de l’abdomen, du thorax, mais également des lésions de la colonne vertébrale, du crâne et de la face qui sont bien trop souvent fatales pour les Calédoniens.
Docteur Guillaume Dureau, médecin urgentiste
traverser le pare-brise, ce n’est pas systématique. Souvent, le tableau de bord et le volant font obstacle", détaille Guillaume Dureau.
C’est la réalité à laquelle tous ces professionnels sont confrontés, ainsi que des dizaines de familles brisées par des comportements au volant qui relèvent parfois du suicide.
Retrouvez ci-dessous le reportage de Karine Arroyo et Carawiane Carawiane. Attention, certaines images peuvent choquer :