Deux ans après, le référentiel de la construction en Nouvelle-Calédonie s'est bien intégré dans le paysage du BTP

Comment la réforme du BTP est prise en compte, aujourd’hui, dans le quotidien des professionnels ? Si une majorité l'avait jugée comme un cataclysme lors de son introduction, en 2020, les avis sont désormais moins tranchés, et ce nouveau référentiel de construction est bien intégré par le secteur.

C'était il y a maintenant deux ans, le BTP tire la sonnette d’alarme et les professionnels s’insurgent contre la mise en application de ce référentiel de construction (RCNC).
Le secteur est alors en crise et le Gouvernement veut apporter de nouvelles normes "Made in Calédonie". Deux ans ont passé et le leader de la transformation de l’acier sur le territoire semble s’en accommoder. Même si tout est loin d'être parfait. "Avec le recul, je pense que le RCNC apporte du positif parce que les industries sont les partenaires du développement du pays et que ces nouvelles règles montre une volonté de faire de la qualité, explique Denis Etourneaud, PDG de Bluescope Nouvelle-Calédonie. Mais ce qu'il faut, comme dans d'autres pays, on aide à financer les entreprises dans la mise aux normes."

Qualification des professionnels

Du côté de l’Ordre des architectes, c'est la satisfaction qui l'emporte après deux ans de RCNC. Son rôle est d'ailleurs majeur dans ce nouveau dispositif puisque sa mission consiste à contrôler et à régulariser la profession. En clair, il impose aux professionnels le niveau de qualification. "On voit aujourd'hui l'importance du RCNC ne serait-ce que pour contrôler les qualifications des artisans, pose Josée Laurans-Sanuy, présidente de l’Ordre des architectes. Il y avait un gros travail à faire. Avant, moi architecte, j'aurais pu prendre une patente de plombier sans aucune justification. Aujourd'hui c'est impossible. La qualification est obligatoire pour un corps de métier."

Protection des consommateurs

Cette réforme a pour objectif la protection des clients en encadrant les pratiques de la construction. En structurant la filière, elle impose, entre autres, la responsabilisation de tous les acteurs, mais aussi la protection du système d’assurances pour le client et le constructeur, avec la garantie sur 10 ans.
"Il faut imaginer chaque construction comme unique. Il n'y a pas deux opérations qui se réalisent de la même façon, rappelle Djamil Abdelaziz, directeur adjoint des achats, du patrimoine et des moyens de la Nouvelle-Calédonie. À chaque fois, les acteurs et les agencements sont toujours différents. Le niveau de responsabilité et les interactions entre les acteurs nécessitaient un cadre pour savoir qui fait quoi."
Si les industries de transformation se sont plutôt bien adaptées à la réforme de la construction. Cette intégration du RCNC est plus compliquées pour les petits artisans.