"Une alerte, pas une menace", c’est ainsi que Roch Wamytan, qualifie les propos polémiques de Daniel Goa. Un discours d’ouverture prononcé le week-end dernier lors du 53e congrès de l’Union calédonienne et qui a une nouvelle fois fait réagir les non-indépendantistes, mais aussi le comité des sages qui condamne des "propos agressifs et empreints de menaces". S’il reconnaît certaines maladresses, Roch Wamytan dénonce à son tour le manque d’impartialité de la part de l’Etat qui a fait le choix de "maintenir le référendum du 12 décembre, de publier le document du oui et du non à charge contre l’indépendance, et de nommer Sonia Backès au sein du gouvernement". Il prévient : "la décolonisation n’est pas terminée, elle est inachevée".
Ni la méthode ni le calendrier de l’Etat ne sont acceptés par l’Union calédonienne, qui impose donc son propre tempo, "puisque l’Etat continue de dérouler son programme sans tenir compte de nous et sans vouloir nous entendre, et bien nous, nous déroulons le nôtre avec un calendrier et une méthode bien différents. Et à un moment donné il faudra bien mettre tout ça sur la table et en discuter".
Pas de bilatérales à la fin du mois
En l’absence de "véritable dialogue", l’Union calédonienne a décidé de poursuivre son combat pour l’émancipation de la Nouvelle-Calédonie, en se fixant le cap de 2025. Pour cela deux étapes majeures : "dans un premier temps nous allons rencontrer les ministres. Pas de bilatérales mais une réunion préparatoire pour parler entre autres du contentieux colonial et des impacts de la décolonisation. Puis dans un second temps, des discussions bilatérales pourront être engagées mais uniquement entre le FLNKS et l’Etat, c’est-à-dire entre l’Etat colonisateur et le peuple kanak colonisé", a-t-il indiqué.
Dans l'attente du congrès du FLNKS
Des bilatérales qui n’auront lieu, selon l’UC, qu’après le congrès du FLNKS, après janvier 2023. "Nous souhaitons réunir toutes les forces politiques indépendantistes, mais aussi les progressistes, les nationalistes et les sympathisants dans un grand mouvement unitaire lors d’un congrès plus élargi afin que nous soyons tous d’accord sur ce que nous allons négocier avec la France pour l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. Ce que nous souhaitons, c’est la paix, mais il faut que l’Etat arrête d’être partial car il vient déstabiliser le jeu qui est le nôtre depuis trente ans".
Un entretien à retrouver ici.