Dossier usine du Sud : Raphaël Mapou libéré sous caution

Raphaël Mapou et les cinq autres personnes entendues vendredi au tribunal correctionnel sont sortis libres, sous contrôle judiciaire. Une caution jusqu'à un million de francs CFP a été demandée par le juge d’instruction. 

C’est sous les applaudissements des manifestants mobilisés devant le tribunal correctionnel que Raphaël Mapou et l’une des cinq autres personnalités liées à l’Ican et au collectif Usine du Sud = usine Pays sont sortis libres vendredi 7 mai. 

Le porte-parole de l'Instance coutumière autochtone de négociation connaît désormais le chef d'infraction retenu contre lui : il est poursuivi pour participation à une association de malfaiteurs, en vue de la préparation d’un délit puni de dix ans d’emprisonnement (notamment destruction de biens par incendie ou moyens dangereux pour les personnes). 

À sa sortie du tribunal Raphaël Mapou a pris la parole, martelant que la stratégie de mobilisation dans ce dossier n'était pas remise en question. "La stratégie est bonne, parce que tout le monde a bougé ensemble et puis, c’est pour une bonne cause".

 

Libération sous caution... de 20 millions de francs 

Dans un premier temps, dans la matinée ce vendredi, Me Calmet leur avocat, avait annoncé que les six personnalités pouvaient être remises en liberté sous contrôle judiciaire. Pour cinq d’entre elles, le procureur de la République Yves Dupas avait assorti cette demande d’une caution de 20 millions de francs par personne. 

Leur conseil, Me Calmet, s'est ensuite entretenu avec le juge d’instruction, pour tenter de faire baisser cette disposition qu’il trouvait alors "inacceptable"

1 million de francs

Le juge d'instruction a finalement ordonné le versement d'une caution d'1 million de francs, pour cinq des prévenus.

On a un juge d’instruction qui a fait le choix de prendre une décision beaucoup plus rationnelle, dénuée de tout sentiment, de toute pression qui puisse exister à l’extérieur

Me Calmet, avocat des six prévenus

 

Me Calmet, avocat des six prévenus, interrogé par Bernard Lassauce et Claude Lindor :

 

Deux personnes dont Raphaël Mapou ont donc quitté le tribunal libres en début d'après-midi. Les quatre autres ont pu s'en aller en fin de journée. Toutes sont mises en examen et restent sous contrôle judiciaire.

"Recherche de la manifestation de la vérité"

En début de soirée, le procureur de la République faisait le point sur l’enquête. Il a tenu à rappeler que "ce n’est pas parce qu’un accord de cession a été signé, que c’est désormais l’impunité, ou une forme d’amnistie".

Yves Dupas est revenu sur le contexte des violences survenues à l’usine du Sud, avec "des gendarmes mobiles assiégés, agressés avec des cocktails Molotov, des armes à feu, des flèches, des pierres […] Avec aussi un préjudice économique important pour Vale NC, au vu des dégradations et de la perte d’activité". Ajoutant qu’il ne s’agit pas "d’un acharnement judiciaire, comme certains peuvent le prétendre. C’est la recherche de la manifestation de la vérité".

 

Le reportage de Bernard Lassauce et Claude Lindor :