DOSSIER VIDEO. Direction Gwangyang, dans les entrailles de la Société de nickel de Nouvelle-Calédonie et Corée

En Corée du Sud, la SMSP, minier calédonien, et Posco, industriel coréen, s'apprêtent à développer la production de matte pour rester concurrentiels. ©Thérèse Waïa et Claude Lindor / NC la 1ère
Depuis 2006, du nickel calédonien est envoyé à Gwangyang, au sud de la péninsule coréenne. C'est là qu'est implantée la Société de nickel de Nouvelle-Calédonie et Corée, née d'un partenariat entre la Société minière du Sud Pacifique (SMSP), basée à Kaala-Gomen, et l'industriel coréen Posco. Là que les associés s'apprêtent à se lancer dans la production de matte, utilisée pour les batteries électriques.

Dans les fours électriques de Gwangyang, des milliers de tonnes de ferronickel sont produites chaque année pour la fabrication d’acier inoxydable. Grâce à du nickel calédonien, fourni par la Société minière du Sud Pacifique (SMSP), basée en province Nord. 

L’usine et la société qui l’approvisionne en minerai sont des coentreprises créées en 2006 par la SMSP (actionnaire à 51 %) et l'industriel coréen Posco, un géant de l'acier. Elles forment la Société du nickel de Nouvelle-Calédonie et Corée (SNNC)

L'usine SNNC, en Corée du Sud.

Installée dans le complexe industriel de Posco, à proximité d'une main-d'oeuvre et de sous-traitants compétitifs, l'usine off shore est en travaux. Pour faire face à la concurrence de l'Indonésie et son nickel à faible teneur, SMSP et Posco ont fait le choix de développer la production de matte, utilisée pour les batteries électriques. L'unité de fabrication devrait être livrée en octobre.

Le marché des batteries est celui de demain.

Robert Waminya, vice-président de la SNNC

"Le virage de la matte, pris il y a maintenant deux ans, est crucial pour nous", indique Karl Therby, PDG de la SMSP. Il est également envisagé pour l'usine calédonienne KNS "parce qu’il faut être conscient que sur le ferronickel, on ne pourra jamais relever la concurrence de l’Indonésie. Il faut être honnête : l’avenir du ferronickel en Nouvelle-Calédonie est très sombre, il faut se tourner vers d’autres marchés", développe-t-il. "Celui des batteries est celui de demain", appuie Robert Waminya, vice-président de la SNNC.

"Le retour d'argent nous permet de développer le territoire"

En 2024, sur un objectif de production de 45 000 tonnes de ferronickel, la SNNC prévoit de convertir la moitié en matte. Cela n’aura, assure-t-elle, aucune incidence sur la quantité de minerai envoyé par la Nouvelle-Calédonie : environ 3 millions de tonnes par an. Mais peut-être sur les dividendes.

Depuis la création de la SNNC, "nous avons ramené près de 11 milliards de dividendes. Un retour d’argent qui nous permet d’assurer le développement sur le territoire”, souligne Karl Therby.