Sous un grand soleil, le patrouilleur Auguste-Bénébig est arrivé ce lundi 3 avril à son port de base : Nouméa. L'évènement est important pour la Marine nationale qui réaffirme, entre autres, sa position dans la région Pacifique en se dotant de nouveaux moyens armés. Pour l'occasion, son patron, l'amiral Pierre Vandier, a fait le déplacement et dix-neuf coups de canon ont été tirés en son honneur. Un homme de son rang n'avait pas foulé le sol calédonien depuis 2011 !
Pour Denis, c'est l'émotion qui prime en apercevant le bâtiment au loin : "Il est magnifique, ce bateau. Je suis un ancien militaire, ça me fait chaud au cœur."
Les Calédoniens se sont postées au Rocher-à-la-Voile pour admirer le navire.
Une parade nautique était également organisée à partir de 15 heures.
Un navire conçu pour l'outre-mer
L'Auguste-Bénébig et le Jean-Tranape, prévu pour 2025, arrivent en remplacement des P400 (patrouilleurs 400 tonnes) la Glorieuse et la Moqueuse, présents à Nouméa depuis 1987. Ces nouveaux patrouilleurs, spécialement conçus pour l'outre-mer, sont adaptés aux océans Indien et Pacifique (autonomie, tenue de mer…) ainsi qu’aux capacités de maintien en "condition opérationnelle navale outre-mer".
Il porte le nom d'un Calédonien
Pour la première fois, un bâtiment militaire stationné à Nouméa, porte le nom d'un Calédonien. Il s'agit d'Auguste Bénébig. Né en 1915 à Nouméa, il était militaire, compagnon de la Libération. En entendant l’appel du général de Gaulle, il s’était engagé dans les Forces françaises libres, à la suite du ralliement du territoire. Affecté au Corps expéditionnaire du Pacifique du commandant Broche, Auguste Bénébig embarque avec son unité qui prend le nom de Bataillon du Pacifique. Il fait partie des opérations en Libye en janvier 42 et se distingue lors de la bataille de Bir Hakeim, sauvant deux camarades en les transportant hors des lignes ennemies. Pour ses actions, il recevra la Croix de la Libération.
Pour le commandant de la base Chaleix, l'arrivée du POM Auguste-Bénébig est emblématique. "Il porte le nom d’un Calédonien qui a eu le courage de quitter sa famille pour s’engager et défendre la France. C’est un très beau symbole qui, je pense, résonnera beaucoup dans l’esprit et le cœur des Calédoniens."
Première manoeuvre au port de Nouméa
Pour la première fois, ce lundi 3 avril, le patrouilleur s'est amarré aux alentours de 16 heures au quai de la base Chaleix, à Nouméa.
Fin août, il rejoindra son nouveau quai, actuellement en construction.
Avec l'arrivée de l'Auguste-Bénébig, le patrouilleur la Glorieuse sera bientôt désarmé. Il était visible dans nos eaux depuis 1987. Les Calédoniens pourront l'admirer pour la dernière fois le 8 mai, au quai en face du musée maritime.
L'interview de l'Amiral Pierre Vandier par Loreleï Aubry