Face à la situation économique, la Confédération des petites et moyennes entreprises fait des propositions chocs

L'usine de la SLN, à Doniambo, à l'entrée de Nouméa (image d'illustration).
Du moratoire fiscal au démantèlement de l’usine SLN, la CPME lance des pavés dans la mare. La Confédération des petites et moyennes entreprises s'alarme de la situation économique en Nouvelle-Calédonie. Elle affirme que la crise ne concerne pas que la filière nickel et propose ses solutions.

La CPME y voit un effet domino. "Ce qui a commencé dans le Nord se transmet dans le Sud", résume sa présidente, Nicole Moreau. Selon la confédération, la mise en sommeil de l’usine KNS se fait déjà ressentir sur l’économie locale en général. La crise, dit-elle dans un communiqué, "va se propager par cercles concentriques à tous les secteurs économiques et risque d’aboutir à une crise sociale potentiellement dévastatrice".

Geste fort

Face à la situation des petites et moyennes entreprises dont il est un porte-voix, le mouvement patronal dit attendre un geste fort du gouvernement et de son président Louis Mapou. Comme "un moratoire fiscal indispensable".

Son interview par David Sigal et Nicolas Fasquel

©nouvellecaledonie

On est dans l'urgence. Il faut vraiment que ça soit dans le mois qui suit ou dans les deux mois qui suivent. Sinon, les entreprises vont continuer à fermer, continuer à licencier. Elles ne peuvent plus assumer les charges.

Nicole Moreau, présidente de la CPME

La SLN à Vavouto ?

Voilà pour une relance à court terme. Pour le long terme, la CPME en appelle au "nécessaire soutien de l'Etat" : l'une de ses propositions "est d’abonder un fonds pour la mise en place d’un chômage partiel adapté de compétence". Mais comme "l’Etat ne doit plus investir à fonds perdu", "la Nouvelle-Calédonie doit en profiter pour changer de modèle". D'où la formulation de cette idée choc : démanteler l'usine SLN de Doniambo et la reconstruire ailleurs. Pourquoi pas à la place de celle du Nord, à Vavouto, sur la commune de Voh ? 

La CPME a partagé se ssolutions d'urgence le 19 mars 2024, à Nouméa.

"Aider à trouver un nouveau modèle"

Cela permettrait, argumente la confédération, de donner du travail au BTP, de réorganiser la partie Nord de Nouméa et de ne plus tout miser sur le secteur du nickel. "De vouloir démanteler la SLN, ce n'est pas d'aller contre la SLN, c'est d'aider à trouver un nouveau modèle", précise Christophe Dauthieux, vice-président représentant le secteur du BTP.

Son interview par David Sigal et Nicolas Fasquel

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Il ne faut pas sortir du secteur mine complètement. C'est ce qui a pu faire développer la Nouvelle-Calédonie depuis des décennies. Ce qu'on veut, c'est redimensionner les mines pour qu'on ait une économie équilibrée dans le futur. 

Christophe Dauthieux, vice-président de la CPME

Autres secteurs à développer

"Les PME, qui constituent l’essentiel du tissu économique du territoire, déplorent le fait que les mesures d’urgence sont prises en direction du secteur du nickel uniquement", est-il encore formulé. Leur confédération appelle à "engager un vaste chantier pour le développement de notre agriculture" et à "accélérer la mise en place de nouvelles filières", comme le CBD à usage textile, médical et destiné au bâtiment.

Retrouvez le reportage de David Sigal et Nicolas Fasquel : 

La CPME organisait ce mardi 19 mars une conférence de presse pour évoquer la situation économique du territoire. ©nouvellecaledonie