Depuis le 13 mai, l’Agence néo-calédonienne de la biodiversité (ANCB) a vu partir six de ses dix-huit employés. Des départs qui pourraient être amortis si les finances suivaient. Or c’est loin d’être le cas. "Nous avons la chance d'avoir l'Etat dans le tour de table qui continue à nous soutenir et à nous financer. Cette année, parmi les membres financeurs de l'ANCB, on retrouve la province Nord qui a répondu à ses engagements. Mais on n'a pas de concrétisation des engagements de la province Sud, ni de la province des Îles et du gouvernement calédonien", s'inquiète Anne-Sophie Carnuccini, directrice de l’agence néo-calédonienne de la biodiversité. "C'est une diminution de 50% de nos ressources de fonctionnement."
"Un crève-cœur de sacrifier une activité"
En conséquence, même avec un tiers de ses effectifs en moins, l’Agence a dû faire une demande de chômage partiel. Et elle devra encore réduire son activité, si aucune solution ne se profile. "Aujourd'hui, on essaye de tenir sur les trois pôles de l'ANCB : le terrestre, le marin et les espèces exotiques envahissantes. S'il fallait réduire plus nos activités, je ne sais pas comment on procéderait. C'est toujours un crève-cœur de se dire qu'il faut sacrifier tel ou tel pan de l'activité. Toutes sont majeures pour nous."
Quinze ans de savoirs et de compétences
Pour autant, Anne-Sophie Carnucci veut croire que les élus calédoniens feront en sorte de sauver cet outil pays qui depuis quinze ans a accumulé des savoirs et des compétences. Et dont l’utilité n’est plus à démontrer. "Quand on veut préserver l'eau, il faut préserver les bassins-versants. Si on laisse les cerfs grignoter toute la forêt comme c'est le cas en ce moment, les bassins-versants vont continuer à se dégrader. Or la question de l'eau est déjà majeure en Caledonie."
D’après les calculs de ses équipes, sans solution de financement pour l’année prochaine, l’Agence néo-calédonienne de la biodiversité fermera en juin 2025.
Début septembre déjà, l'Œil, l’Observatoire de l'environnement en Nouvelle-Calédonie annonçait que, faute de financement, son activité était mise en sommeil.