Le 5 décembre 1984, à Waan Yaat, dans la vallée de Hienghène, des militants kanak indépendantistes sont victimes d’une embuscade. C’est un carnage : dix morts et cinq blessés graves. Deux des frères de Jean-Marie Tjibaou, ainsi que ses neveux et ses cousins, perdent la vie. La tribu de Tiendanite est décimée. Toutes les familles sont touchées.
Le piège a été tendu par leurs voisins : des petits propriétaires de la vallée, descendants de colons, et terrifiés à l'idée d’être chassés de leurs exploitations. Les assassins se rendent et reconnaissent les faits.
Et pourtant, ils ne seront jamais condamnés. Par deux fois, la justice française va les innocenter. Ils seront acquittés au motif de la « légitime défense préventive » : un non-sens en droit français.
Près de 40 ans plus tard, après des années de silence, les principaux protagonistes du drame témoignent pour la première fois. Nourri d’archives inédites et résultat de plus de quatre années d’enquête, ce film documentaire, réalisé par Emmanuel Desbouiges et Dorothée Tromparent, apporte un éclairage inédit et bouleversant sur l’un des épisodes les plus tragiques de la guerre fratricide qui endeuilla la Nouvelle-Calédonie dans les années 80.
"Waan Yaat - sur une terre de la République Française" retrace ce qui est considéré comme l’un des épisodes les plus sanglants des « Événements » de Nouvelle-Calédonie. Présente à Tahiti, Dorothee Tremparent, a bien-sûre été appelée sur la scène au moment de la remise du prix.
Regardez. La réalisatrice dédie ce prix à la Nouvelle-Calédonie :
En cette édition particulière qui célèbre la deuxième décennie du Festival international du film océanien, une dizaine de films étaient en compétition dont deux documentaires réalisés en Nouvelle-Calédonie : "Andi", consacré à Marie-Claude Tjibaou et "Waan Yaat - Sur une terre de la République française" qui se voit ainsi récompensé.