Trombes d’eau et pas de charge. Samedi, le ministre de l'Action et des comptes publics a visité en Calédonie le complexe industriel de Vale. De quoi appréhender la technologie du futur projet Lucy, auquel l’Etat pourrait s’associer via une défiscalisation conséquente.
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A peine posé à Prony ce samedi matin, le ministre chargé du budget s’est vu exposer les grandes lignes de la production de nickel et de cobalt. A commencer par sa haute valeur technologique et ses applications. «On a deux-trois ans pour monter en qualité, monter en gamme et avoir un produit qui soit adapté à la transformation du marché», a expliqué le PDG de Vale NC, Antonin Beurrier. Et de préciser plus tard: «Ce qu’il faut, c’est stabiliser cette production, stabiliser cette qualité pour qu'on puisse monter vraiment en volume. L’avantage de ce produit est qu’il coûtera beaucoup moins cher pour être adapté aux spécificités du marché.»
Le reportage de Bernard Lassauce et Michel Bouilliez.
Projet de traitement des résidus à sec
Découverte du site industriel à travers les vitres embuées d’un pick-up, et Gérald Darmanin se retrouve dans la bourrasque, sur le futur barrage de retenue de Lucy. Un projet de traitement des résidus à sec, qui permettrait de prolonger de vingt ans la durée de vie de l’usine. «La verse finale du projet Lucy atteindra cinquante mètres au-dessus de nos têtes», a-t-il été décrit au ministre.Visite ce matin de l’usine 🏭 VALE pour présenter le projet Lucy, permettant le stockage des résidus de traitement du minerai de nickel. Un projet économique majeur pour le territoire.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) 16 février 2019
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«Le Médipôle plus La Tontouta»
«Ça représente un projet au total proche de 600 millions de dollars, précise Antonin Beurrier. On avait fait le calcul: c’est le Médipôle plus [l’aéroport de] La Tontouta! C’est des pics d’emploi à presque mille personnes et en moyenne 500 personnes. Des chantiers qui commencent dès mai de cette année.»63 milliards en tout
Un coup d’œil à l’usine pilote qui permet de sécher les résidus de production… Le ministre a vu, et peut désormais mieux arbitrer l’aide de Bercy. Elle pourrait représenter dix milliards de francs CFP sur les 63 milliards du coût total. «On va étudier effectivement le dossier, réagit Gérald Darmanin à l’issue. Ce qui est important pour nous, c’est de voir que c’est en lien avec ce que souhaite faire la province [Sud], le gouvernement. Le développement économique d’un gros investisseur en Nouvelle-Calédonie, qui a confirmé ses investissements. Voir ces milliers d’emplois, à 90 % de l’emploi [local]…»Accord essentiel
Cette visite éclair va peut-être rassurer les actionnaires et le staff de Vale. Un accord de Bercy serait essentiel pour la suite. «On a déposé un dossier en décembre, précise Antonin Beurrier. On espère qu’il sera bien traité parce que Vale a décidé de financer seul cet investissement-là et l’accompagnement de l’Etat sera fondamental.» Mais à écouter ces professionnels, le nickel comme le cobalt devraient connaître un avenir radieux. Voitures électriques, batteries et autres nouvelles technologies devraient faire croître la demande en nickel de 25% d’ici à 2025. La France d’Emmanuel Macron s’y projette volontiersLe reportage de Bernard Lassauce et Michel Bouilliez.