Sa prise de parole était attendue, au sortir de la visite ministérielle de Gérald Darmanin. Le vice-président de l'Union calédonienne Gilbert Tyuienon s'est exprimé sur la situation, ce dimanche 26 novembre dans le JT.
Le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer affirme envisager de revenir dans quelques jours, à condition que l'UC se joigne aux discussions. De son côté, le représentant du parti indépendantiste a indiqué que "la porte n'est pas fermée du tout".
"Nous allons travailler dans la semaine qui vient. On a dit à plusieurs reprises que le dialogue est toujours ouvert mais on a pas mal de choses à préciser d'ici là", a-t-il ajouté.
Dégel du corps électoral
Le vice-président de l'Union calédonienne est également revenu sur les points bloquant pour le moment la reprise du dialogue. "Quand j'entends le ministre qualifier le corps électoral calédonien d'anomalie, pour nous ce n'est pas normal. Le corps électoral est le socle de la citoyenneté calédonienne. Il est bâti sur le vivre ensemble, le passé, des souvenirs communs de ce pays", a-t-il déclaré.
Une référence directe aux propos tenus par Gérald Darmanin. Il expliquait samedi vouloir faire accepter "l'idée que les élections provinciales permettent à des Calédoniens qui sont là depuis de très nombreuses années de pouvoir voter aux élections locales. C'est une anomalie, et nous allons la corriger".
Lors de la visite, l'Union calédonienne et le ministre ont échangé à plusieurs reprises. Gilbert Tyuienon a rappelé les "deux règles essentielles" aux yeux de l'UC : "l'impartialité de l'Etat et que toute décision soit trouvée sous forme consensuelle".
"Nous avons dit au ministre que ces deux règles n'ont pas été respectées. Nous sommes ouverts au dialogue mais il doit se bâtir sur le plancher de l'Accord de Nouméa. La route calédonienne, c'est deux choses : la progressivité et le non-retour en arrière", a-t-il soutenu.
L'unité du FLNKS
Interrogé sur le risque de division au sein du FLNKS, l'invité du journal ne s'est pas exprimé sur la ligne différente adoptée par le Palika et l'UPM. Il a simplement réaffirmé que "l'Union calédonienne se bat pour les acquis de l'Accord de Nouméa, pour que l'Etat français tienne ses engagements de l'Accord de Nouméa".
Autre sujet évoqué : la refondation du FLNKS et son élargissement à d'autres composantes syndicales, religieuses et politiques. Une piste mise en avant lors du dernier congrès de l'UC à l'île des Pins, début novembre.
"Au début, le FLNKS était composé de cette manière. L'USTKE était dans le FLNKS, les églises aussi. On défend ce qui a été mis au tout départ dans la charte du FLNKS. On estime que c'est l'ensemble des indépendantistes et nationalistes", a rappelé Gilbert Tyuienon, ajoutant que "l'unité se fait dans l'action, pas dans les paroles".
L'avenir de la filière nickel
En qualité de membre du gouvernement chargé du suivi des affaires minières, l'invité a par ailleurs commenté les annonces du ministre de l'Economie Bruno Le Maire concernant le nickel. "Il faut faire la part des choses entre la mine et la metallurgie", a-t-il précisé. "La mine marche très bien. La problématique, c'est au niveau des usines métallurgiques. Pour un problème essentiel, le coût de l'énergie".
Et de saluer les propos de Bruno Le Maire concernant les "piliers" qui porteraient son pacte pour le nickel calédonien, notamment l'électricité et les débouchés. "C'est heureux que l'Etat veuille bien subventionner le coût de l'énergie. C'est heureux aussi quand on entend le ministre Le Maire parler de l'importance du nickel calédonien pour la France et pour l'Europe. Ce sont peut-être des voies d'avenir qui s'offrent à nous, a-t-il conclu, parce qu'on ne peut pas se permettre d'avoir le seul client chinois, le seul client japonais, le seul client coréen".
Retrouvez également ci-dessous le reportage de Bernard Lassauce, portant sur la position adoptée par l'UC ces dernières semaines :