Après un week-end de congrès, place au décryptage, pour les partis indépendantistes. Réunie à Yaté, l'Union progressiste en Mélanésie arborait le slogan "Marchons ensemble vers la pleine souveraineté". L’UPM, fidèle aux décisions prise au dernier congrès du FLNKS, a décidé de mener à terme les discussions avec l’Etat et les non-indépendantistes. Échanges menés dans un esprit qui se veut positif. Le mouvement fait le pari de l’ouverture dans un projet qui se veut rassembleur.
Nous sommes pour un projet de société qui rassemble les Calédoniens. Un projet commun, qui nous permette d'aller ensemble vers une souveraineté de notre pays en partenariat avec la France. C'est le projet qui doit faire peuple, pour qu'on ne s'oppose plus mais qu'on soit désormais ensemble pour relever les enjeux d'avenir.
Victor Tutugoro, président de l'UPM
L’Union calédonienne affichait, via son président, un discours plus clivant, depuis l'île des Pins. La souveraineté, sinon rien. Rejet du document martyr, quelles que soient les versions… À l’heure des bilans, c’est le dialogue qui est mis en avant. Sous conditions.
C'est la poursuite du dialogue, d'abord. Bien entendu avec les représentants de l'Etat mais aussi avec l'ensemble des gens du pays. Ceux qui veulent l'unité de ce pays et ceux qui veulent le progrès pour ce pays. Le dialogue, c'est bien une parole à deux. Ce n'est pas un monologue, en quelque sorte, et surtout pas un document qui nous est imposé comme ça a été fait jusqu'à aujourd'hui.
Gilbert Tyuienon, premier vice-président de l'UC
Et au sein du FLNKS ?
L’UC annonce une mobilisation générale. Comprendre, des discussions à tous les niveaux, pour s’opposer à ce qui est présenté comme un démantèlement de l’Accord de Nouméa. Quant aux divergences entre indépendantistes, cela relèvera des affaires internes au FLNKS. "On sait très bien qu'au sein du front, c'est quatre partis, pose Gilbert Tyuienon. Chacun a sa vision, chacun a sa manière de faire et on se dit les choses entre nous. Mais à la fin du fin, on se retrouve toujours."
Un alignement que souhaite l’UPM et ce, quelles que soient les tendances des groupes politiques. "C'est évident que pour faire peuple, il faut que les tensions internes, d'un bord comme de l'autre, arrivent à être apaisées."
À suivre, le Palika
Reste à connaître les motions arrêtées par le Palika, qui sont annoncées pour ce jeudi 16 novembre. Et l’horizon politique côté indépendantiste sera balisé, avant la visite de Gérald Darmanin, prévue à partir du 24 novembre. Mais peut-être faudra-t-il attendre 2024 et le congrès du FLNKS pour connaître les contours définitifs de l’ultime trajectoire.
Un reportage de Bernard Lassauce et Franck Vergès