L’Union calédonienne ne sortira pas de la politique de la chaise vide avec l’Etat. Du moins pas tant que ce dernier n’accepte pas des discussions en bilatérale sur "des sujets que l’on ne retrouve pas aujourd’hui dans le document martyr”, le document qui doit servir de base de travail pour dessiner un nouvel avenir institutionnel à la Nouvelle-Calédonie. Et que l’UC rejette depuis le départ. C'est ce qui a été décidé lors du 54e congrès du parti, qui s'est ouvert ce jeudi à Wapan, au Nord de l'Île des Pins.
Le préalable : "un statut avec la France, pas dans la France"
Le préalable dont l’UC veut parler avec l’Etat, c’est “notre trajectoire, la ligne pour sortir de l’Accord”, pose Daniel Goa, ce dimanche, au journal radio de midi. “Pour nous, la période transitoire, c’est l’Accord de Nouméa puisqu’après on va vers l’émancipation. C’est ce qui est inscrit dans l’Accord. Donc nous attendons que l’Etat fasse preuve de bonne volonté et accepte de discuter d’abord sur le plan politique (de l’indépendance NDRL). Puis nous travaillerons sur le document martyr mais pas tel qu’il est présenté aujourd’hui”, explique le président de l’UC.
Une réélection, "preuve de confiance"
Samedi, Daniel Goa a été réélu pour la onzième fois à la tête du parti, “preuve que la ligne que je tiens continue à donner confiance à nos militants”, souligne-t-il à l’adresse des autres partis du FLNKS. Le Palika et l’UPM étant favorables au maintien des discussions avec l’Etat. Seule façon possible, à leurs yeux, de “donner à la Nouvelle-Calédonie la possibilité d’exercer de nouvelles compétences”, a estimé Charles Washetine depuis Lifou, où se tient le congrès du Palika. De négocier l’accession à la pleine souveraineté, a indiqué Victor Tutugoro à Yaté, lors du congrès de l’Union progressiste en Mélanésie.
"On se mobilisera"
Mais pour l’UC, il faut au contraire imposer à l’Etat de “préparer le pays indépendant”. “Notre indépendance, c’est notre capacité à négocier nos interdépendances avec la France, pas dans la France”, précise Daniel Goa. Sans bilatérale axée sur ce préalable, il n’y aura pas de rencontre avec Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, attendu fin novembre, en Nouvelle-Calédonie. Daniel Goa a été clair. “On se mobilisera sur le terrain.”
“Nous attendons que Gérald Darmanin et Elisabeth Borne nous fassent signe qu’ils sont prêts à discuter de notre trajectoire parce que jusque-là, les seules réponses qu’ils nous ont apportées, c’est le document martyr, qui ne fait aucune référence à nos propositions. Pour nous, c’est une insulte en quelque sorte, une humiliation.”