Nouvelle étape pour le groupe de dialogue «sur le chemin de l’avenir». Les sept élus qui le composent encore ont dressé un bilan politique de l’Accord de Nouméa. Sans surprise, à la veille du référendum, il s’avère plutôt positif.
Coralie Cochin et Valérie Jauneau, avec F.T. •
La douzième réunion du groupe de dialogue aura duré toute la journée de vendredi et les discussions se sont terminées tard. Mais elles ont abouti à un consensus et pas n’importe lequel, puisqu’il porte sur le bilan de l’Accord de Nouméa. Les sept politiques encore présents dans ce groupe et le représentant de l’Etat, Laurent Cabrera, sont revenus sur ce processus qui accompagne la Calédonie depuis vingt ans. Un retour en quatre points.
Sur la question du droit à l’autodétermination, le groupe rappelle que l’Accord prévoit la possibilité d’organiser une deuxième, voire une troisième consultation en cas de victoire du «non» à l’indépendance le 4 novembre.
Sur le vivre-ensemble, comme il s’y était engagé, l’Accord de Nouméa a donné naissance à une citoyenneté calédonienne, avec un corps électoral restreint et une priorité à l’emploi local. Le groupe salue aussi «les actions particulièrement volontaristes dans la prise en compte de l’identité kanak». Mais cette démarche, précise-t-il, doit «être poursuivie pour permettre aux institutions coutumières de jouer pleinement leur rôle».
Où l'on reparle du 26 juin férié
A noter également, une idée qui n’est pas nouvelle, mais qui pourrait être remise au goût du jour : faire du 26 juin, jour des Accords de Matignon et de la poignée de main, une date anniversaire officielle pour la Nouvelle-Calédonie. Elle symbolise les accords de Matignon: la poignée de main entre Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou.
Rééquilibrage
Enfin, il y a la question du rééquilibrage, cruciale puisqu’elle sera au cœur de la campagne du référendum. Sur cette problématique, le groupe de dialogue se veut globalement positif. Il souligne de nettes améliorations au niveau de l’éducation et se félicite de voir réduits les écarts de développement humain et d’équipement entre le Sud, le Nord et les Iles.
Ce «bilan politique partagé», qui doit être transmis au Premier ministre Edouard Philippe, a été établi par Daniel Goa, Philippe Gomès, Philippe Michel, Paul Néaoutyine, Victor Tutugoro, Roch Wamytan et Gaël Yanno.
Les réactions
Daniel Goa, le président de l’Union calédonienne, revient sur la méthode suivie par le groupe de dialogue. Il est joint par Valérie Jauneau.
Pour le député Calédonie ensemble Philippe Gomès, ce bilan de l'Accord se veut fédérateur, à moins de trois mois du référendum. Il est au téléphone de Coralie Cochin.
La secrétaire générale du Rassemblement, Virginie Ruffenach, rejette au contraire ce bilan. Le mouvement de Pierre Frogier avait claqué la porte du groupe de dialogue.