Accord de Nouméa: un bilan plutôt positif dressé par le groupe de dialogue

Nouvelle étape pour le groupe de dialogue «sur le chemin de l’avenir». Les sept élus qui le composent encore ont dressé un bilan politique de l’Accord de Nouméa. Sans surprise, à la veille du référendum, il s’avère plutôt positif.
La douzième réunion du groupe de dialogue aura duré toute la journée de vendredi et les discussions se sont terminées tard. Mais elles ont abouti à un consensus et pas n’importe lequel, puisqu’il porte sur le bilan de l’Accord de Nouméa. Les sept politiques encore présents dans ce groupe et le représentant de l’Etat, Laurent Cabrera, sont revenus sur ce processus qui accompagne la Calédonie depuis vingt ans. Un retour en quatre points.
 

Bilan partagé de l'Accord de Nouméa by Nouvelle-Calédonie La première on Scribd

 

Consultation

Sur la question du droit à l’autodétermination, le groupe rappelle que l’Accord prévoit la possibilité d’organiser une deuxième, voire une troisième consultation en cas de victoire du «non» à l’indépendance le 4 novembre.
  

Gouvernance

En matière de gouvernance, il reconnaît que l’Accord de Nouméa a doté la Nouvelle-Calédonie de compétences et d’institutions uniques au sein de la République. Même si cet équilibre reste fragile, tant d’un point de vue financier qu’au niveau de la cohérence dans la répartition des compétences.
 
Le gouvernement, comme le Congrès, sont issus de l'Accord de Nouméa.
 

Vivre-ensemble 

Sur le vivre-ensemble, comme il s’y était engagé, l’Accord de Nouméa a donné naissance à une citoyenneté calédonienne, avec un corps électoral restreint et une priorité à l’emploi local. Le groupe salue aussi «les actions particulièrement volontaristes dans la prise en compte de l’identité kanak». Mais cette démarche, précise-t-il, doit «être poursuivie pour permettre aux institutions coutumières de jouer pleinement leur rôle».
 

Où l'on reparle du 26 juin férié

A noter également, une idée qui n’est pas nouvelle, mais qui pourrait être remise au goût du jour : faire du 26 juin, jour des Accords de Matignon et de la poignée de main, une date anniversaire officielle pour la Nouvelle-Calédonie. 
 
Elle symbolise les accords de Matignon: la poignée de main entre Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou.
 

Rééquilibrage

Enfin, il y a la question du rééquilibrage, cruciale puisqu’elle sera au cœur de la campagne du référendum. Sur cette problématique, le groupe de dialogue se veut globalement positif. Il souligne de nettes améliorations au niveau de l’éducation et se félicite de voir réduits les écarts de développement humain et d’équipement entre le Sud, le Nord et les Iles.
 

Inégalités territoriales

Avec quelques bémols toutefois, puisque de fortes inégalités territoriales persistent et que l’insertion économique des jeunes reste insuffisante. Quant à l’autonomie économique de la Nouvelle-Calédonie, elle progresse, estiment les partenaires, qui font référence à l’usine du Nord comme un «véritable fer de lance» du rééquilibrage. Mais elle reste insuffisante: les dotations de l’Etat représentent encore 30% des dépenses publiques, notamment dans les secteurs de l’éducation et du logement social.
 
Un exemple d'équipement dans le sens du rééquilibrage, l'hôpital de Koné.
 

Transmis au Premier ministre

Ce «bilan politique partagé», qui doit être transmis au Premier ministre Edouard Philippe, a été établi par Daniel Goa, Philippe Gomès, Philippe Michel, Paul Néaoutyine, Victor Tutugoro, Roch Wamytan et Gaël Yanno.
 

Les réactions

Daniel Goa, le président de l’Union calédonienne, revient sur la méthode suivie par le groupe de dialogue. Il est joint par Valérie Jauneau.
 
Pour le député Calédonie ensemble Philippe Gomès, ce bilan de l'Accord se veut fédérateur, à moins de trois mois du référendum. Il est au téléphone de Coralie Cochin. 

La secrétaire générale du Rassemblement, Virginie Ruffenach, rejette au contraire ce bilan. Le mouvement de Pierre Frogier avait claqué la porte du groupe de dialogue.