“Il faut y aller rapidement mais de façon synchronisée”, plaide Mimsy Daly, présidente du Medef NC, à propos des négociations avec l'Etat pour reconstruire la Nouvelle-Calédonie

Mimsy Daly, invitée du JT du lundi 16 septembre 2024.
Alors que la “commission des forces vives”, chargée de participer à l’élaboration du plan de reconstruction de la Nouvelle-Calédonie, s’est réunie pour la première fois lundi, la patronne des patrons rappelle l’importance de parler d’une seule voix face à l’Etat, pour défendre les intérêts économiques du pays.

“Aujourd’hui, ce qui nous importe, c’est que toutes les démarches qui auront vocation à porter le plan de reconstruction et de sauvegarde du pays soient les plus coordonnées possibles”, lance Mimsy Daly. La patronne du Medef NC vient de prendre part à la première réunion de la “commission des forces vives” au Congrès, réunissant des représentants du patronat, des chambres consulaires et des organisations syndicales autour de deux plans censés remettre le pays debout : le plan du gouvernement nommé "S2R" ainsi que le plan quinquennal à 500 milliards XPF. Texte déjà adopté par les membres du Congrès à une large majorité. “Il me semble que ces deux démarches doivent être coordonnées pour avoir plus de poids face à l’Etat”, estime Mimsy Daly. 

Plus on est nombreux et unis, plus on est forts.

Mimsy Daly, présidente du Medef NC

Interrogée sur la stratégie du Medef NC dans les négociations à venir avec l’Etat, Mimsy Daly affirme qu'il faudra "y aller rapidement mais de façon synchronisée et avec la plus large représentation possible, donc en associant l’ensemble des institutions”.

Changer les fondamentaux 

Les financements de l’Etat étant conditionnés à la mise en œuvre de réformes, une refonte du système calédonien s’impose. Et selon le Medef NC, cette transition est inévitable. “Nous considérons que rebâtir l’économie calédonienne va nécessiter des changements. Que ce soit administratif, en termes de réductions des dépenses publiques, mais également sur la compétitivité des entreprises calédoniennes et sur les filières prioritaires”. 

Et de poursuivre, “il faut tirer l’enseignement de ce qui nous a conduits à ces grandes difficultés qui préexistaient au 13 mai. L’économie calédonienne était déjà fragile avec certains secteurs en grande détresse. L’idée c’est de redonner du souffle, redonner l’envie d’investir sur notre territoire. Sans cela, les aides ne suffiront pas" assure-t-elle. 

Un fonds de solidarité élargi 

Revenue de Paris où elle s’est entretenue avec le gouvernement central, Mimsy Daly affirme avoir livré son point de vue sur la situation calédonienne. Et alerté sur les principales urgences. “Nous avons besoin de davantage de visibilité sur certains dispositifs (le chômage partiel notamment). Nous avons déjà obtenu l’évolution de certains dispositifs, comme celui sur le fonds de solidarité qui se déclenchait à partir de 50 % du chiffre d’affaires. Nous avons obtenu qu’à compter du mois d’août, il soit ramené à - 30 % du chiffre d’affaires, ce qui va permettre à plus d’entreprises d’être couvertes.”

Accélérer les rapports d’expertises et les indemnisations 

Dans un contexte où de nombreuses entreprises sinistrées peinent à se faire indemniser par les assureurs, la présidente du Medef NC assure continuer à se battre. “10 % des indemnités sont arrivées sur le territoire. Mon but a donc été de sensibiliser au fait qu’il faut aller plus vite dans ce domaine. Plus vite, aussi, sur les rapports d’expertises. Dans cette attente, nous allons avoir besoin de dispositifs comme des prêts à taux zéro, qui vont permettre aux entreprises de relancer la machine et de commencer les travaux de réhabilitation.” 

Nous sommes au pied du mur.

Mimsy Daly, présidente du Medef NC

Ultime requête adressée à l’exécutif, le maintien d’une sécurité durable sur le Caillou. Condition sine qua non pour rassurer la population et les investisseurs, selon Mimsy Daly. Face à cette inconnue, auquel s’ajoute le probable désengagement à venir des assureurs au risque d’émeutes, la présidente du Medef NC enfonce le clou : “Nous devons imaginer de nouveaux dispositifs pour accompagner les entrepreneurs, les aider à reconstruire en prenant le moins de risques possibles (…) Mais rien ne se fera si les exactions continuent, et si la sécurité n’est pas rétablie durablement en Nouvelle-Calédonie."