C’est la première fois que cette mère de famille relate publiquement les faits. En fin d’année dernière, sa fille de 12 ans est contactée par un homme, via le réseau social Instagram. "Il a commencé à discuter avec elle par message. Et très vite, il lui a demandé d’envoyer une photo d’elle, en lui faisant croire qu’il était un jeune d’ici, de Nouvelle-Calédonie et qu’il avait 14 ans."
A partir du moment où il y a de la corruption de mineurs, le dossier est justiciable.
Le président de l'association Truly
Une association spécialisée dans la traque de pédocriminels
La collégienne lui envoie une image d’elle "normale", issue de sa galerie photos. Puis très vite, l'homme lui demande d’en envoyer d’autres, sur lesquelles elle doit enlever son short.
Prise de panique, la jeune prévient aussitôt sa mère car son interlocuteur est insistant. Cette dernière va alors contacter l’association Truly, qui traque les pédocriminels sur Internet.
"J’ai suivi les conseils de l’association en me faisant passer pour ma fille, en rappelant que j’avais 12 ans, que je ne comprenais pas quelles photos ils voulaient que j’envoie, et que j’avais peur que ma mère lise les messages, raconte cette maman. J’ai essayé de répondre comme si c’était ma fille. Lui m’a très vite demandé d’envoyer des photos dénudées et les messages ont pris une teneur pornographique."
Un cas de "sextorsion"
À plusieurs reprises, l’homme demande à la jeune fille de lui envoyer des photos d’elle, nue. Jusqu’à la menacer de diffuser ces images à son entourage, si elle ne s’exécute pas. La famille a porté plainte. Pour l’association Truly, il s’agit d’un cas de "sextorsion". Un signalement a été transmis au procureur de la République.
"Pour ce dossier, il s’agit d’une vraie enfant, précise le président de Truly. À partir du moment où il y a de la corruption de mineurs, le dossier est justiciable. Sur ce dossier, il y avait aussi de la proposition sexuelle, de la demande de production d’images pédopornographiques. On a de quoi monter un dossier et poursuivre ce pédocriminel en justice.
L’enquête est toujours en cours pour identifier ce prédateur sexuel. Depuis le début de l’année, l’association Truly a effectué localement huit signalements d’acte pédocriminels sur Internet.
Le reportage de Sheïma Riahi et David Sigal