La plus grande économie d’Asie du Sud-Est se fixe 89 projets stratégiques sur la période 2020-2024. Les projets dans le nickel sont prioritaires. Des sociétés minières veulent utiliser la technique polluante du rejet en mer. Des demandes d'autorisations sont examinées.
Alors que l’un des principaux fonds d’investissement norvégien a décidé de dresser une liste noire des entreprises minières les plus polluantes, l’Indonésie doit faire le choix d’accepter ou pas des projets hydro métallurgiques impliquant le rejet en mer des résidus miniers. Un avantage concurrentiel dans la bataille du nickel mais avec une pollution de l’environnement maritime assurée.
Safri Burhanuddin, un haut fonctionnaire du ministère de coordination des affaires maritimes et des investissements, a déclaré lors d'un point de presse que "trois entreprises indonésiennes et chinoises (Harita Group, GEM, Tsingshan) ont demandé des permis pour finaliser des projets industriels qui nécessitent des rejets de résidus miniers en haute mer à partir de leurs usines. L'un des projets hydro métallurgique est basé sur l'île d'Obi et l’autre sur l’ile de Sulawesi". Les autorités indonésiennes examinent actuellement ces demandes, à un moment où la sensibilité de l’opinion publique à l'impact environnemental de l'exploitation minière est accrue.
"L’océan autour de ces projets à plus de 1000 mètres de profondeur, rien ne s'oppose au déversement de résidus miniers, mais le gouvernement n'autorisera que l'élimination des matériaux qu'il juge sûr", a poursuivi M. Burhanuddin dans une interview à l'agence Reuters.
"La bataille est mondiale, tous azimuts: la traçabilité, l’environnement, le social, on ne peut plus polluer l’océan et le dissimuler très longtemps. C’est donc une stratégie de cours terme et s’ils valident ces projets dans le nickel, ils en subiront les conséquences," explique Yves Jégourel, directeur-adjoint de Cyclope, la société d’études française qui produit des analyses sur le marché mondial des matières premières.
Sensibilité environnementale
Ces demandes d'autorisation, pour des projets dans le nickel avec rejet en mer, interviennent alors que la gestion des déchets miniers est de plus en plus examinée après qu'une usine de nickel en Papouasie-Nouvelle-Guinée voisine a déversé des boues rouges dans la mer, l'année dernière, en raison d'une défaillance opérationnelle. Concernant les projets hydro métallurgiques indonésiens, les demandes sont actuellement examinées par le ministère des Affaires maritimes et des pêches et le ministère de l’Environnement.
Ce mardi, progression du nickel au LME de Londres : 12 792 dollars/tonne + 1,67 % à 15:55 GMT. La Bourse des métaux de Londres a réagi favorablement à l'annonce d'un troisième mois consécutif de hausse de l'activité industrielle en Chine, indique Alastair Munro, analyste de Marex Spectron.
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