Laurent Calleja rentre en Nouvelle-Calédonie, il prend l'avion le mardi 6 août. "Mission terminée", pour l'entraîneur de Teddy Riner. Son très grand protégé vient d'être sacré champion olympique en individuel pour la troisième fois de sa carrière, en battant le Coréen Kim Min-Jong aux JO de Paris. William Kromwel a recueilli par téléphone les impressions d'un manager comblé, qui pense déjà à l'après.
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NC la 1ère : Quel est votre sentiment, après cette victoire olympique de Teddy Riner ? Beaucoup de fierté, on imagine ?
Laurent Calleja : Une immense réussite, une immense fierté. C’est un monument. Il a réécrit l’histoire et d’une telle manière, c’était incroyable ! On a vécu ça majestueusement et toute l’équipe est très, très fière de ce qu’il a fait. On l’a aidé du mieux qu’on a pu au cours des trois dernières années. C’est une belle réussite pour le judo français, une belle réussite pour lui, une belle réussite pour sa team.
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Une belle réussite également pour vous…
L.C. : Je fais partie de la team alors oui, forcément ! C’est encore une médaille à mettre au palmarès. Personnellement, j’en suis très, très fier. Et aller chercher encore une médaille olympique à 35 ans, c’est juste magnifique.
Vous avez votre savoir faire mais vous l’adaptez à Teddy Riner. Qu’est-ce que vous faites autrement avec lui ?
L.C. : C’est important de s’adapter à son évolution à lui. Il est devenu un père de famille, qui s’entraîne beaucoup, avec beaucoup d’affaires à côté… C’est une complète adaptation par rapport à sa vie, aussi, de personnage médiatique. Une adaptation tout le temps, dans plein de pays, à s’entraîner, à chercher des adversaires d’un poids différent. Des gens de deux mètres et de 150 kilos, ça ne se trouve pas à tous les coins de rue. Il faut aller les trouver dans tous les pays du monde !
Quand vous vous trouvez en Nouvelle-Calédonie, est-ce que vous vous ennuyez ?!
L.C. : Non, je ne m’ennuie pas (rires). J’ai ma famille là-bas, mes proches et les Kimonos du cœur. Je remercie d’ailleurs les bénévoles d’avoir géré l’association en mon absence. C’est aussi grâce à eux que j’ai pu réaliser tout ça avec Ted. Non, je ne m’ennuie pas. Je vais retourner au bord de la mer. Et surtout voir tout ce qu’il s’est passé depuis notre départ, il y a plusieurs mois.
Qu’allez-vous faire, maintenant ?
L.C. : Teddy a décidé d’aller jusqu’en 2028, aux Jeux Olympiques de Los Angeles. Je vais lui proposer une nouvelle organisation, parce que je pense qu’il faut changer les choses. Il faut que je rentre à Nouméa, que je me pose chez moi et que je réfléchisse à une nouvelle Olympiade. Réécrire la nouvelle histoire des quatre prochaines années.
Une ostéopathe calédonienne se trouve dans le staff de l'équipe de France. Vous avez aidé à son recrutement ?
L.C. : Teddy l'a choisie. En fait, c'est ma chérie, Marie Bourgeon, ostéopathe à Robinson [au Mont-Dore]. Elle le suit depuis des années sauf que là, il a voulu qu'elle soit proche de lui, dans sa team. C'était génial pour moi, parce qu'elle a vécu tout le parcours. Elle a vu enfin tout ce que je vivais depuis des années.