Le budget militaire du Japon devrait augmenter de manière colossale si l’on en croit l’annonce de Yasukazu Hamada. Le ministre nippon de la Défense a indiqué, lundi 5 décembre, que les dépenses s’élèveront à 43 000 milliards de yens (36 billions de francs pacifique) sur les cinq prochaines années. Soit une hausse de 56% par rapport au total des cinq exercices précédents. "Avec ce niveau, nous pourrons atteindre notre objectif de renforcement de nos capacités de défense", a-t-il déclaré devant des journalistes.
L’annonce survient une semaine après la décision du Premier ministre Fumio Kishida de porter le budget annuel de la Défense à 2% du PIB national d’ici 2027, contre 1% maximum jusqu’à présent. Si le Japon se conforme à une règle établie de longue date chez les pays membres de l’Otan, ce nouvel objectif suscite la controverse, le pays étant doté d’une Constitution pacifiste qui limite en théorie les moyens et missions de ses "forces d’autodéfense".
Renforcer la capacité de "contre-attaque"
D’après plusieurs médias locaux, l’augmentation du budget vise à acquérir une capacité de "contre-attaque" avec des armes pouvant cibler des sites de lancement de missiles ennemis. Un type d’opération considéré comme étant défensif par le gouvernement nippon. L’exécutif se doterait ainsi de moyens de réponse supplémentaires dans un contexte de tensions régionales croissantes.
Depuis le début de l’année, plusieurs missiles balistiques nord-coréens ont survolé l'archipel. Plus au sud, près de Taïwan, la Chine continue de revendiquer les îles Senkaku, qui appartiennent au Japon.
Un budget délicat
Cette potentielle hausse des dépenses militaires risque de contraindre l’exécutif à des arbitrages budgétaires douloureux s’il n’augmente pas les impôts. Le niveau de la dette publique japonaise est déjà le plus élevé parmi les grandes nations industrialisées. Il équivaut à plus de 260% du PIB national d’après le Fonds monétaire international.