Quel avenir pour le FLNKS en cette période où le pays retrouve petit à petit du calme mais où les incertitudes demeurent quant aux questions sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie ? Question centrale de l'assemblée générale du Palika samedi dernier à La Foa, seconde partie d'une AG dont le premier rendez-vous s'était déroulé il y a deux semaines.
Invité du JT de NC la 1ère dimanche, Jean-Pierre Djaïwé, porte-parole du Palika confirme que son parti travaille sur une nouvelle charte du Front. "On doit soumettre cette version réactualisée pour permettre d’intégrer les nationalistes au sein du Front, précise celui qui est également président du groupe Uni au Congrès de la Nouvelle-Calédonie. Le travail est en cours et nous avons besoin d’un prochain congrès du FLNKS pour adopter les modifications de la charte et l’intégration des nationalistes qui souhaitent rejoindre le Front."
Un Congrès de "clarification" autour des relations entre l'Union calédonienne et le Palika, les deux principales composantes du FLNKS. Dernières dissensions en date, la présence de membres de l'UC en Azerbaïdjan en juillet, ou plus récemment en Corse auprès du mouvement nationaliste. "Il y a des démarches et des positions qui sont portées à l’extérieur pour le compte du FLNKS et qui n’ont pas fait l’objet de débats en interne, ni de consensus, explique Jean-Pierre Djaïwé. Donc c’est aussi pour cela qu’on demande un point de clarification."
Place de la CCAT au sein du FLNKS
De là à faire officiellement une place pour la Cellule de coordination de terrain, comme elle l'a réaffirmé lors de son assemblée générale à Poindimié ? Le Palika renvoie la balle dans le camp de l'Union calédonienne. "La CCAT est une structure issue de l’UC, rappelle Jean-Pierre Dajïwé. C’est donc à elle d’apporter des précisions quant à l’organisation de la CCAT au sein du FLNKS. "
Pour le moment, à ma connaissance, la CCAT n’est pas un parti politique, c’est une organisation issue des décisions prises par l’Union calédonienne.
Jean-Pierre Djaïwé, porte-parole du Palika
Autre point de clarification, la création d'un poste de président du FLNKS demandée par la CCAT, qui verrait bien Christian Tein l'occuper. "Cela mérite un débat parce qu’il y a souvent eu des discussions autour de la présidence du Front", reconnaît le porte-parole avant d'ajouter qu'il avait "toujours été décidé de privilégier une présidence collégiale".
La Palika met également en garde contre des "voix qui se lèvent (...) autour d’une déclaration unilatérale d’indépendance."
Ça ne va pas dans le sens que nous voulons, c’est-à-dire construire le pays avec tout le monde. C’est pour nous une voie sans issue. Par qui serions-nous reconnu si on se permet de déclarer une indépendance unilatérale ? On veut un siège à l’Onu mais il y a des règles à respecter pour cela.
Jean-Pierre Djaïwé, porte-parole du Palika
Rencontre avec la ministre déléguée aux Outre-mers
Le porte-parole du Palika est également revenu sur la visite de Marie Guévenoux la semaine dernière en Nouvelle-Calédonie. Une rencontre sans enjeu puisque le ton a été donné d'entrée par la ministre déléguée aux Outre-mers. "Elle nous a dit d’emblée qu’elle faisait partie d’un gouvernement démissionnaire, raconte Jean-Pierre Djaïwé. Cela signifie qu’il ne faut pas attendre grand-chose de sa part dans l'immédiat."
La réunion entre Marie-Guévenoux et le groupe Uni, dont fait partie le Palika, aura malgré tout été l'occasion pour les indépendantistes de donner leur lecture de la crise actuelle.
"Nous avons rappelé la situation, depuis sa venue avec Emmanuel Macron (le 23 mai dernier, NDLR). Que le processus de désescalade était enclenché, que le calme revenait petit à petit, mais que les conséquences étaient énormes. Nous avons besoin de l’Etat pour faire face à cette crise, car la Calédonie n’en a pas les moyens."
Reste à savoir quelles solutions seront apportées par Paris. "L’Etat se pose la question de savoir s’il est pertinent d’investir sur des projets qui ne sont pas durables, pose Jean-Pierre Djaïwé. Un statut définitif est indispensable pour l’investissement de l’Etat mais aussi des privés."
Reste que les discussions sont au point mort. Tant sur le plan local que national reconnaît le porte-parole du Palika.
Son entretien avec Natacha Lassauce-Cognard