Double rentrée judiciaire au tribunal de Nouméa, ce jeudi : celle de la cour d'appel et celle du tribunal de première instance. La volonté des magistrats : lutter contre la délinquance.
Malgré le confinement, la justice a su s'adapter, en 2020. L'objectif de cette année 2021 pour James Juan, le procureur général du tribunal de Nouméa : la lutte contre la délinquance et les violences intra-familiales. Même si les chiffres des atteintes aux biens sont en légère baisse en 2020, ceux des violences aux personnes sont en hausse. Une justice, pour l'année en cours, qui se veut plus réactive, avec un nombre de comparutions immédiates en augmentation.
Ici, on parle toujours de respect de l'autre, on parle de respect de la femme mais dans la pratique, j'ai l'impression que c'est l'inverse qu'on voit. Il faut bien sûr lutter contre ces phénomènes, et il faut surtout s'interroger sur les causes de ces violences, la problématique des addictions qui est aussi à l'origine de ces comportements.
Une réponse pénale rapide
Au tribunal de première instance, le procureur de la République a rappelé les chiffres de la délinquance et a évoqué les réponses judiciaires apportées, notamment l'augmentation des personnes transférées au tribunal directement à l'issue de leur garde à vue. "Nous avons déféré en 2020 457 personnes majeures... C'est donner une réponse pénale rapide et adaptée à ces faits ou de placer les personnes sous contrôle judiciaire notamment, ou en détention provisoire le temps de l'audience" explique Yves Dupas, procureur de la République.
Autre priorité : la lutte contre la délinquance des mineurs
Pour cette problématique, plusieurs actions de prévention ont déjà été mises en places. "Pour les violences, la part des mineurs mise en cause est très très élevée, trop. Notre dispositif de contrôle des mineurs, qui sont en errance la nuit dans le Grand Nouméa, est un dispositif qui a vocation à se développer. Il est pertinent pour éviter d'exposer les jeunes à ces conduites addictives" indique Yves Dupas.
Le procureur a annoncé de nouveaux outils pour lutter contre les violences conjugales comme les bracelets anti-rapprochements pour les auteurs et six téléphones "grand danger" pour les victimes.
Le reportage de Brigitte Whaap et Cédric Michaut :