Une justice injuste ? Le procureur répond

Alexis Bourroz, procureur de la République
L’actualité judiciaire de ces derniers jours suscite beaucoup d’incompréhensions parmi la population. Certains parlent de justice à deux vitesses, de laxisme contre les délinquants et de personnes injustement condamnées. Le procureur de la République rappelle les règles de droit.
Depuis mardi après-midi une centaine de personnes est réunie devant les grilles du Haut-commissariat pour protester contre la condamnation de Noël Booéné.
Cet homme de 56 ans, habitant de Nakéty à Canala, a écopé d’un an de prison ferme pour avoir gravement blessé avec un gros calibre (270 mm) et à faible distance (4 à 5 mètres) un jeune de 17 ans. Au moment des faits, le 3 mars, ce dernier était depuis plusieurs heures en train de faire des dérapages au volant d’une voiture volée devant le domicile de l’accusé.
 
Par leur mobilisation, les personnes présentes devant le Haut-Commissariat veulent manifester leur incompréhension face à cette condamnation qu’ils jugent injuste. Certains estiment aussi qu’elle contredit la première décision dans cette affaire, qui avait placé Noël Booéné sous contrôle judiciaire.
Mais pour le Procureur de la République Alexis Bourroz, il ne faut pas confondre les différentes phases d’un procès.

 

Les recours possibles

Noël Booéné a été condamné par le Tribunal Correctionnel à 5 ans de prison dont 4 ans avec sursis. Selon cette décision des juges, il est donc sensé passer un an en prison. Une peine qu’il peut contester ou demander à aménager.

 

2 poids, 2 mesures ?

Autre source d’incompréhension, la comparaison faite avec une autre affaire sensible jugée ce jour là, celle de l’un des cerveaux du cambriolage de la Station Service Total de Magenta. Le jeune homme de 20 ans, multirécidiviste a été condamné à 2 ans de prison ferme et reconduit en prison.
Pour une partie de la population qui mettent en parallèle les deux affaires, il y a là une preuve flagrante du laxisme de la justice.
Mais ce n’est pas si simple, toutes les affaires ne sont pas comparables explique le Procureur.