Le «Kea Trader» a reçu de la visite

Le Kea Trader, 12 novembre 2018
Elle n'est pas montée à bord, mais une délégation d'autorités institutionnelles et coutumières s'est rendue au plus près du porte-conteneurs échoué sur le récif Durand depuis seize mois. Pour «se rendre compte sur site des réalités du chantier».
Les visiteurs du Kea Trader ont eu du mal à s'en approcher, hier. Pas à cause des restrictions d'accès: le déplacement était organisé par le commandement de la zone maritime et la quinzaine de personnes qui composaient la délégation ont été transportées par les Fanc (lire en encadré).  
 

Seize mois jour pour jour

Mais ils ont eu un échantillon des contraintes qui pèsent sur le démantèlement du porte-conteneurs. Ou plutôt ce qu'il reste du navire seize mois jour pour jour après son échouement sur le récif Durand. Un chantier de déconstruction en haute mer dont les services de l'Etat soulignent «le caractère unique»
 

Houles croisées

«Quand nous sommes arrivés, il y avait des houles», relate Jules Cegowe, membre de l'aire coutumière de Maré. «Mais on a essayé de nous donner la problématique.» Ce sont notamment les houles croisées qui compliquent la tache de la société chargée d'évacuer les restes du porte-conteneurs.
 
Les visiteurs à bord du B2M d'Entrecasteaux.
 

Loin de la fin

«Il est coupé en deux et d'après les informations qu'on a eues, les entreprises chinoises ont du mal à travailler, décrit le coutumier. On avait du mal à les voir, parce qu'il y avait un bateau devant, un bateau derrière, et ils étaient à 350 ou 400 mètres l'un de l'autre.» En tout cas, «le travail continue. Il faudra voir à la fin du chantier. On en est encore loin. On n'est pas sur la terre, là. On est sur la mer et dans un coin où il y a tout le temps des houles.»  
 

Une journée entière

Jules Cegowe retient également la distance: le récif Durand se trouve à 92 km de Maré. La délégation a bien pu saisir la réalité de cet isolement puisqu'elle a rejoint les lieux depuis Tadine, à bord du d'Entrecasteaux. «Il aura fallu une journée entière pour se rendre sur le récif, échanger quelques mots à la VHF avec les deux bâtiments de Shanghaï Salvage company à pied d’œuvre et revenir sur Maré avant la nuit», décrit le communiqué consacré par l'Etat à cette visite.
 
A l'approche de l'épave.
 

«Engagement de longue date»

Visite qui représente la «concrétisation d'un engagement de longue date». «Un briefing sur l’état d’avancement des travaux et les défis qui restent à relever a été présenté et la durée du transit a été l’occasion de nombreux échanges», développe-t-il. 
 

Simulations en bassin dans une université à Shanghaï

Concernant les opérations, la compagnie chinoise «continue ses travaux d’ingénierie pour appréhender le plus finement possible les conditions si singulières de ce récif. Des simulations en bassin sont actuellement en cours au sein d’une université de référence à Shanghaï pour mesurer les impacts de différentes conditions météorologiques et les anticiper au mieux.»
 

A valider

Les simulations «doivent se conduire tout au long du mois de novembre et ont vocation à valider des phases critiques du plan de retrait. Cette validation doit se faire en plusieurs étapes et comporte plusieurs points d’arrêts, requérant l’avis de nombreux spécialistes, en Nouvelle-Calédonie comme en métropole.»
Dans la délégation
Etat
Thierry Lataste, haut-commissaire.
Patrice Laroppe, commissaire délégué à la province des îles.
Capitaine de vaisseau Jean-Louis Fournier, commandant de la zone maritime.
Colonel Jean-François Hery-Goisnard, chef d’état-major interarmées.
Commissaire en chef Xavier Jamot, chef du bureau action de l’Etat en mer.

Gouvernement
Didier Poidyaliwane, membre en charge des affaires coutumières, de l’écologie et du développement durable.
Thierry Canteri, directeur des Affaires maritimes.
Jinezi-Annie Qaeze, conseillère du cabinet de la présidence en charge de la sécurité civile et de la gestion des risques

Province îles
Charles Washetine, premier vice-président.

Maré
Pierre Ngaiohni, maire.
Emile Lakoredine, premier adjoint.
Louis Djalo, président du conseil coutumier nengone et grand chef de Penelo.
Georges Rueru, président du collectif de Penelo.
Jules Cegowe, membre du conseil coutumier nengone.

Lifou
Robert Xowie, maire.
Théophile Ijezie, conseil coutumier ne drehu.

Ouvéa
Louis Waneux, secrétaire général de la commune.