Koniambo nickel : Glencore espère encore des jours meilleurs pour l'usine du Nord

L'usine du Nord (KNS) en Nouvelle-Calédonie est adossée au massif du Koniambo
Malgré la présence de Koniambo, l’un des plus grands gisements de nickel exploité au monde, le compte n’y est pas encore pour l’usine du Nord, inaugurée en 2014. Le grand complexe industriel est la  propriété de la SMSP calédonienne et de Glencore. 
Le colosse anglo-suisse Glencore, opérateur dans la production et le négoce des matières premières, est parvenu à préserver ses réserves et ses ressources au premier semestre 2020. Il attend des jours meilleurs. Le rapport de production diffusé vendredi indique qu’une majorité des sites d’extraction mondiaux est restée en activité malgré le Covid-19, dans l’attente d’une amélioration des conditions de marché, c’est-à-dire des prix et de la demande mondiale.
 

Focus

Une usine, un port minéralier et un long convoyeur qui descend le minerai du massif. Bienvenue à Koniambo, dans le nord de la Grande Terre en Nouvelle-Calédonie. Pourtant, comme le montre le rapport semestriel de Glencore, l'un des plus beaux "actifs" du géant anglo-suisse n'arrive toujours pas à monter en puissance.
 

Que dit le rapport de Glencore ?

L’extraction du nickel a stagné sur un an avec des résultats contrastés selon les pays. Les objectifs ont été revus à la baisse. Ainsi, la mine de nickel du Koniambo a beau être l'une des plus riches au monde, c’est son usine qui a du mal à suivre, les problèmes de production métallurgique ne sont toujours pas réglés. Le rapport de Glencore laisse entrevoir ces difficultés récurrentes : "L'un des deux fours de l’usine faisait l'objet d'un entretien annuel lorsque les restrictions concernant Covid-19 ont été introduites en mars. Son arrêt a été prolongé. Le four devrait être remis en service au troisième trimestre, bien que l’usine doive sans doute se contenter d’un seul four pour le reste de 2020. Des améliorations supplémentaires sont nécessaires. La production de nickel de 9 600 tonnes a été inférieure de 6 % à celle du premier semestre, en raison de ces perturbations." Sur la même ligne, un autre indicateur montre que la production a été inférieure de 31 % au deuxième trimestre par rapport à celle du deuxième trimestre 2019.
 


Glencore ne cache pas ses difficultés

Un peu plus loin dans son rapport, Glencore confirme la baisse de 7 % de sa production mondiale de nickel depuis le début de l’année par "sa décision de n’utiliser qu’une seule ligne de production de l’usine du Koniambo en 2020."  Une seule ligne, et une production annuelle de nickel qui ne devrait pas atteindre la moitié des capacités de l'usine. En mai 2014, la direction de Koniambo Nickel (KNS) s’était lancée dans une campagne de recrutement mondiale, elle cherchait des spécialistes de la métallurgie. En Belgique, bastion de la sidérurgie européenne, un expert de la fusion métallurgique et des matériaux réfractaires avait mis en garde ses interlocuteurs au cours d’un entretien à Bruxelles : "La technologie de Koniambo Nickel est révolutionnaire, innovante mais complexe et délicate, à l’image de vos fours . En Belgique, toutes les usines ont connu des problèmes malgré des choix plus classiques et éprouvées, vous devriez en tenir compte…". Avec le recul, cet avertissement apparait pour le moins justifié...Pour la multinationale, la situation de Koniambo Nickel (KNS) est particulière, mais Glencore a d'autres motifs d'inquiétude. Les volumes de production de l'écrasante majorité des matières premières qu'elle extrait dans le monde ont fondu, comme neige au soleil. A cause de l'épidémie de coronavirus qui a lourdement pénalisé la demande industrielle.

Cours du nickel à la Bourse des métaux (LME) de Londres, le 01/08/2002 aprés clôture hebdomadaire des échanges :
13 762 $/t -0,24 % [semaine +1,03 %]