Dans quelques jours, Emmanuel Macron doit revenir sur le Caillou. Ce retour a été mentionné lors des questions au gouvernement, mercredi 5 juillet, par le sénateur Gérard Poadja. “Lors de sa prochaine visite, annoncée en Nouvelle-Calédonie fin juillet, le président de la République pourra voir par lui-même comment a grandi le cocotier qu’il avait planté à Ouvéa, avec Ginette, une petite fille kanak de l’île, le 4 mai 2018, dénommé l’arbre de l’avenir", a formulé le membre de Calédonie ensemble et du groupe Union centriste, à l'attention de la Première ministre.
"Arbre de l'avenir"
"Le gouvernement s’est employé à faire pousser cet arbre de l’avenir sous votre autorité et celle du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer. Vous avez tracé le cadre, celui d’un accord global et ambitieux. La perspective, la poursuite de l’émancipation du pays, y compris en ce qui concerne certaines compétences régaliennes. Les fondamentaux : un peuple calédonien, qui prend sa racine dans une citoyenneté calédonienne irréversible. Une Nouvelle-Calédonie une et indivisible, ce qui exclut toute partition du pays, et un référendum d’autodétermination du rassemblement ou de projet, au lieu de référendums binaires”, a-t-il dépeint.
La foi "en une souveraineté partagée"
"Je suis Kanak, Calédonien et Français. Je crois plus que jamais au destin commun entre la France et la Nouvelle-Calédonie, un destin commun nourri par une histoire, une langue, une école et des valeurs mais aussi par une souveraineté partagée. C’est pourquoi le prochain accord devra conduire à fusionner ce qui nous a toujours opposés jusqu’alors : la souveraineté et la République.” Gérard Poadja a demandé à Elisabeth Borne de "confirmer être prête à s’inscrire dans cette perspective".
Tranferts de compétence et citoyenneté
“Mon gouvernement est pleinement mobilisé pour accompagner les discussions sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie, au sein de la République et dans le respect des acquis de l’Accord de Nouméa", lui a-t-il été rétorqué, dans l'esprit de la réponse faite au sénateur Pierre Frogier, deux semaines plus tôt. "Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, a confirmé dans un récent courrier adressé aux partenaires politiques que les transferts de compétences réalisés depuis 1998, tout comme le principe d’une citoyenneté calédonienne, n’avaient pas vocation à être remis en cause. Pour autant, les conditions d’accès à cette citoyenneté font d’ores et déjà l’objet d’échanges avec l’ensemble des partenaires politiques."
Principe pas remis en cause
Et la Première ministre de répéter : "Je vous confirme que le prochain accord respectera la volonté exprimée par la majorité des Calédoniens. Je vous confirme que le prochain accord ne remettra pas en cause le principe du partage de souveraineté qui est mentionné dans le préambule de l’Accord de Nouméa. Je forme le vœu que le prochain accord ne soit pas que juridique et institutionnel, mais poursuive l’ambition d’un destin commun calédonien."
Je suis prête à inviter l’ensemble des partenaires à la fin du mois d’août, pour un cycle de discussions trilatérales qui doit nous permettre de conclure l’accord que les Calédonien attendent. C’est bien évidemment en lien avec Gérald Darmanin, et son équipe, Jean-François Carenco et Sonia Backès, que nous préparons cette rencontre.
Elisabeth Borne, Première ministre, devant le Sénat le 5 juillet 2023
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