L'Etat prend des mesures immédiates de soutien aux entreprises calédoniennes

Les entreprises calédoniennes pourront bientôt bénéficier de dispositifs d'aides d'urgence pour faire face au Covid-19. Un prêt de garanti et la création d'un fonds de solidarité aux entreprises cofinancé par l'Etat et les provinces. 
Chose promise, chose due : la Nouvelle-Calédonie va bel et bien bénéficier de la solidarité nationale pour faire face à la crise sanitaire. L’Etat a en effet annoncé ce lundi, au cours d’une conférence de presse, des mesures immédiates pour soutenir l’activité des entreprises locales. Des mesures économiques qui s’ajoutent à celles déjà prises par le gouvernement et les trois provinces.

« Même si la compétence économique appartient à la Nouvelle-Calédonie, le gouvernement français a fait le choix de venir soutenir les entreprises de Nouvelle-Calédonie au travers de la mise en place de dispositifs nationaux,  c’est aussi cela la solidarité nationale », a indiqué Laurent Prévost, le Haut-commissaire de la République.
 

Des mesures immédiates

Deux dispositifs sont donc mis en place par l’Etat :

 • Le Fonds de Solidarité, évalué à 120 milliards de francs CFP, est destiné aux petites entreprises de moins de 10 salariés, aux artisans, aux indépendants, aux professions libérales et aux patentés les plus touchés par la crise. L’aide peut atteindre les 170 millions de francs CFP, avec la possibilité d’un soutien complémentaire. Mais pour que ces fonds soient débloqués, une participation forfaitaire a été demandée par l’Etat à chaque province, en fonction de son PIB. « L’Etat va participer mais chacune des provinces va apporter une contribution à hauteur de son produit intérieur brut pour avoir un droit de tirage pour chaque entreprise. Le nombre d’entreprise qui pourra bénéficier de ce dispositif n’est pas limité », a affirmé Yves-Marie Godefroy, Directeur des Finances publiques de Nouvelle-Calédonie.

 • Autre dispositif annoncé, le prêt garanti par l’Etat d’un montant de 300 milliards d’euros pour l’ensemble des entreprises françaises. Les banques locales sont éligibles à cette garantie. Ce prêt permet de soutenir le financement bancaire des entreprises en facilitant la mise en place de nouveaux crédits en accordant aux prêteurs la garantie de l’Etat. En Calédonie, les commerces de biens et de services peuvent faire appel aux banques calédoniennes, à l’exception des sociétés immobilières, des maisons de crédits et des entreprises qui font l’objet d’une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire. « Le chargé de clientèle fera une analyse au cas par cas des besoins de l’entreprise pour ajuster sa capacité de remboursement », a précisé Cédric Glorieux, Directeur de la Fédération Bancaire Française de Nouvelle-Calédonie.

Le dispositif de fonds de solidarité sera disponible le 20 avril. Les formulaires pourront être retirés sur le site des finances publiques ou auprès des provinces. Le prêt garanti sera quant à lui opérationnel à compter du 14 avril.
 

Le gouvernement en attente pour le chômage partiel 

Le gouvernement l’a annoncé vendredi, la mesure du chômage partiel est aujourd’hui renforcée avec 100% du salaire minimum garanti et jusqu’à 84% du dernier salaire net à raison de 4,5 fois le SMG. 10 000 demandes, contre 400 habituellement par an, ont été faites auprès de la Direction des Affaires Economiques. « Nous devons être transparents avec les calédoniens. Un tel volume de demandes de chômage partiel dans des conditions renforcées ne pourra pas être financé s’il n’y a pas l’aide de l’Etat ».

Une « aide indispensable 
» car le dispositif de chômage partiel est aujourd’hui évalué, selon le gouvernement, entre 10 et 12 milliards de francs pour une durée de deux mois. « C’est un dispositif qui est certainement parmi les plus généreux de la région, mais aussi d’Europe ». Un dispositif qui ne peut fonctionner, selon le gouvernement, que « si le prêt de trésorerie que nous avons demandé à l’Etat est accepté ».

« Ce texte peut être amélioré, amendé avant d’être présenté au Congrès », a assuré Christopher Gygès, indiquant vouloir éviter les abus possibles « avec Jean-Louis D’Anglebermes, nous avons a demandé ce matin aux partenaires sociaux de faire des propositions. Ils ne doivent pas être uniquement dans la demande d’une extension totale du dispositif ». Le plan économique concerne les entreprises mais aussi les travailleurs indépendants, et les salariés touchés par cette crise.

« Le package économique est prêt, nous attendons maintenant les réponses définitives de l’Etat pour financer le chômage partiel et le report des charges sociales ». Les mesures décidées par le gouvernement sont disponibles sur leur site internet : www.covid19.nc

Le reportage de Cédrick Wakahugnème et Michel Marin 
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