C’est une autre histoire de bateau et d’équipage disparus : celle du Cagou, un minéralier à vapeur de la Société Le Nickel dont on a perdu la trace le 28 juillet 1942, il y a 80 ans. En pleine Guerre du Pacifique, le navire assurait une liaison vers Sydney. Ça n’est que plusieurs années après qu’on a appris de quelle manière il a sombré.
En 1940, le Cagou change d’affectation. Il ne transportera plus que le charbon ou le minerai, mais également la production calédonienne à destination de l’Australie : le bateau de la SLN intègre la flotte des Forces navales françaises libres.
Le 8 juillet 42, il quitte le port de Nouméa avec son chargement : troca, café, coton. Le 24, il appareille de Sydney. On l’attend cinq jours plus tard sur le Caillou, mais le Cagou ne rejoindra pas son port d’attache.
Décorés de la croix de guerre
Qu’est-il arrivé aux 38 membres d’équipage qui s’étaient courageusement portés volontaires pour ce convoyage spécial ? Aux 8 officiers, aux 10 matelots kanak et 19 vietnamiens ? On ne le saura qu’à la fin de la guerre. Quand les Américains auront quitté la Calédonie, eux qui contrôlaient tous les mouvements des navires et imposaient le silence radio par mesure de sécurité.
En traversant la mer de corail, une zone maritime extrêmement dangereuse, les hommes à bord du minéralier ont croisé la route d’un sous-marin japonais qui a torpillé leur navire. Ils ont été aperçus pour la dernière fois le 28 juillet 1942 à quelque 200 km de Nouméa, lors d’un survol. Ils ont été décorés de la croix de guerre à titre posthume. Une stèle a aussi été érigée en leur mémoire au cimetière du 4e-Km.
Plus en savoir plus sur ce naufrage : https://museemaritime.nc/images/musee/actualites/Cagou/Cagou2.pdf
Un autre navire, appartenant à la flotte de la SLN, a sombré dans les eaux calédoniennes. Il s'agit du Notou. Il a été coulé par un corsaire en 1939. Pris en otage par des Allemands, l'équipage a survécu.