A part pendant les périodes de confinement, la situation est quasi inédite à Nouméa : les plages sont presque vides en cette période de vacances. Malgré l'arrêté municipal qui interdit de se mettre à l'eau, quelques réfractaires persistent mais pour la plupart, ils préfèrent rester discrets. "Je n'ai pas l'intention de braver. Il y a une tolérance apparemment pour rentrer dans l'eau jusqu'au genou", commente un baigneur. La tolérance ne semble pourtant pas à l'ordre du jour car les maîtres-nageurs sauveteurs ont reçu une consigne : interdire toute baignade et ce, pour toutes les parties du corps, y compris les pieds. Ceux qui résistent pourraient être sorti de l’eau par la police municipale.
A la plage de Magenta, ce sont les propriétaires de chien qui sont les plus frustrés. Et du côté du Kuendu Beach, les enfants en centre de vacances restent sagement sur la plage. Jérémy, éducateur spécialisé, s'est adapté : " il faut faire preuve d’imagination. On utilise les alentours du Kuendu pour les randonnées, le volley, la pétanque, le foot... " Les adolescents restent dubitatifs face à l'interdiction : "moi j’ai pas peur, j’ai l’habitude de me baigner ", indique l'un d'eux. Un autre semble être plus craintif : " il y a plein de requins, si on va baigner, il y aura des morts !"
"Ça devient difficile"
Une chose est sûre : l’interdiction de baignade pèse sur les Nouméens. "Comme d’habitude je vais baigner à la mer" dit un homme qui marche avec de l’eau jusqu’à la poitrine. Quant à Jade, elle profite du soleil, les cheveux mouillés, elle s'est baignée au Kuendu Beach : " on habite sur une ile, c’est dommage de ne pas profiter de la plage, on l’a toujours fait. On évite de partir trop loin au cas où."
Les pieds dans l’eau ou assis au bord, certains Calédoniens se rafraîchissent : "c’est des habitudes, ça fait des millénaires qu’on vit avec des requins. Je pense qu’il y a d’autres moyens que de faire des prélèvements pour vivre en bonne intelligence", commente Alexandra près de l'eau.
A l’Anse-Vata, une habitante de Koné se rhabille. " Je reste tout au bord. On est Calédonien, on aime la mer, on ne peut plus se baigner, plus pêcher, ça devient difficile !"