La 5G en Nouvelle-Calédonie, mythe ou réalité ?

Les usages d'internet explosent.
La 5G, cinquième génération de réseau mobile, s'est imposée dans l'Hexagone depuis novembre 2020. En Nouvelle-Calédonie, une expérimentation devait être menée fin 2021, avec "un déploiement commercial à partir de 2023". Quelles sont les perspectives pour le territoire, à court et moyen terme ? Il faudra encore faire preuve de patience.

La 5G offre des vitesses de chargement et de téléchargement plus élevées. En moyenne, cette technologie est dix fois plus puissante que la 4G. Elle permet un débit supérieur et l'échange d'une quantité beaucoup plus importante de données, sans risquer l'engorgement des réseaux.

Comment ça marche ?

Comme les réseaux cellulaires de précédentes générations, la 5G transmet les données par ondes radio. Les sites cellulaires se connectent aux réseaux, grâce au sans fil, ou à la fibre. Cette technologie modifie le codage des données, en augmentant le nombre d'ondes utilisables. Dans l'Hexagone, la 5G utilise des émetteurs plus petits, parfois placés sur des bâtiments et infrastructures. La 4G et les autres technologies existantes reposent sur des tours de téléphonie autonomes. Selon certains experts, l'ODFM (Orthogonal frequency division multiplexing) offre une "latence plus faible et une meilleure flexibilité, par rapport aux réseaux LTE ou 4G." Modèle de réseau, actuellement en service en Nouvelle-Calédonie.

Les avantages

L'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (l'Arcep) l'indique : "Dans le domaine de la santé, la gestion des équipements médicaux dans l'hôpital ou encore la prévention de maladies chroniques, figurent les applications envisagées de la 5G." Dans le domaine des transports, "la gestion du trafic des véhicules, ou les applications liées aux navettes autonomes (...) le pilotage, à distance, de véhicules pour des interventions en zones sensibles sont possibles."

Les inconvénients

Sur le plan sociétal, depuis 2020, l'association "Ensemble pour la planète" (EPLP) et le collectif "NC sans 5G" s'opposent au déploiement de la technologie de cinquième génération. Le renouvellement du matériel, en premier lieu les smartphones des particuliers, "n'est pas raisonnable", est-il expliqué. Un argument audible sur un plan environnemental, même si les nouveaux outils connectés sont, pour la plupart, adaptés à la réception 5G.

Sur le plan de la santé, difficile d'avoir des certitudes. La 5G, employée sur des hautes fréquences, a probablement des effets indésirables. Dans l'Hexagone, ce sont des fréquences moyennes, qui sont utilisées : 700 mégahertz, par exemple, une fréquence qui était utilisée par la télévision numérique terrestre (TNT). A priori, pas de conséquences néfastes pour les utilisateurs, selon les intégrateurs et opérateurs nationaux. Les fréquences moyennes ont, par ailleurs, l'avantage d'être moins puissantes, mais d'offrir une meilleure portée.   

Vers deux modèles calédoniens ?

  • À la demande du gouvernement, l'OPT a présenté aux industriels un modèle de réseau privé. Un système coûteux et très évolué, qui permettrait aux grandes industries de gérer, à distance, des installations robotiques. Conduire virtuellement des véhicules, piloter des drones, actionner des robots, voici quelques-unes des possibilités. Une option qui concerne une poignée d'industriels, mineurs, aéroports et ports ou plateforme logistique. La 5G permet un service 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. L'OPT travaille sur une proposition de cadre réglementaire. Des intégrateurs privés pourraient, à terme, être associés. Reste l'investissement, lourd, dans un contexte économique difficile.

L'évolution technologique est un cycle naturel.

Jenna Tual-Collet, cheffe du service architecture et projets à l'OPT

  • Le modèle grand public a d’ores et déjà beaucoup évolué, depuis 2020. En Nouvelle-Calédonie, les installations 4G ont été améliorées et renforcées. Les usages ont explosé : "Il s'agit d'un nouveau cycle technologique (...) Le coût de l'investissement doit correspondre aux usages." Une certitude, la 5G entraînera les personnels de l'OPT vers un tournant technologique. Tout le réseau est à revoir : "Des changements profonds et structurants et une transformation des métiers sont en vue", selon Jenna Tual-Collet, cheffe de service architecture et projets à l'OPT. Mais le déploiement de la 5G en Nouvelle-Calédonie n'est pas pour tout de suite. Au mieux, un déploiement grand public est envisagé en 2027.