Après la découverte d’un dugong mort à Bourail, il y a près d’une semaine, le comité de gestion de la zone côtière Ouest milite pour une réelle prise en charge de ces spécimens marins en détresse ou échoués.
Les espèces marines qui s’échouent sur nos côtes sont-elles bien prises en charge ? C’est la question posée par le comité de gestion de la zone côtière Ouest (ZCO), après la découverte d’un dugong mort à Nessadiou, le 29 mai. Ses membres souhaitent qu’un réseau structuré pour leur prise en charge soit mis en place.
Car si un dispositif a été élaboré en province Sud, le spécimen a été retrouvé dans une zone située à moins de 300 mètres du rivage. C'est donc aux services de la mairie de la commune de Bourail, et non à la province, qu'est revenue la charge de s’en occuper.
Des fosses à ciel ouvert
Plusieurs problèmes se posent, à commencer par le délai de retrait de l'animal. "Plus de 24 heures dans ce cas précis", signale Aurélien Lalanne, le coordinateur du comité de gestion de la ZCO. Or, "les services de la mairie ont récupéré l’animal et l’ont placé dans une fosse, un charnier, où il y a des carcasses avec des animaux morts". Un deuxième problème, selon Aurélien Lalanne : "c’est une fosse à ciel ouvert, l’animal n’est absolument pas valorisé". Car même mort, "il peut nous apprendre beaucoup de choses", notamment au travers d’une "nécropsie", estime le coordinateur du comité, pour qui un "réseau structuré" équipé d'un "bateau dédié (à ces) interventions sur des animaux" serait une piste.
Sur le modèle de la province Sud
En province Sud, un réseau existe. Il réunit le centre de coordination de sauvetage maritime, les gardes nature, mais aussi les scientifiques de l’IRD. Ce dispositif permet d’intervenir "quand un animal est identifié, en fonction de son état", précise Justin Pilotaz, directeur adjoint de la direction du développement durable et des territoires de la province Sud.
Quand ces animaux sont en détresse, "on essaie de les remettre en mer". S’ils sont morts, "il y a un protocole qui existe pour permettre notamment le prélèvement de tissus, d’empreintes dentaires… Pour déterminer les causes de la mort et récolter des données scientifiques."
Que faire en cas d’échouage ?
Si vous êtes, vous mêmes, témoins de l’échouage d’un spécimen marin, sachez que des précautions sont à prendre. Contactez le 16 et ne touchez surtout pas l’animal.
En moyenne, deux événements d’échouage de mammifères marins sont recensés chaque année en province Sud.