Avec un trafic réduit de moitié depuis le début de la crise en Nouvelle-Calédonie, c'est peu dire qu'Aircalin traverse une phase de fortes turbulences. La compagnie aérienne, qui prévoyait initialement de transporter 455 000 passagers cette année, a dû mettre en place une série de mesures pour survivre.
Parmi elles, le lancement d'une liaison Nouméa-Paris via Bangkok, dont on sait désormais qu'elle sera lancée le 11 décembre prochain et non plus en 2026 comme prévu à l'origine. "L'objectif est de générer de nouveaux revenus et permettre à Aircalin d'améliorer sa situation économique, de préserver ses emplois et ouvrir des perspectives de croissance et de développement", a indiqué en conférence de presse le directeur général de la compagnie, Georges Selefen.
"Un hub très important"
Aircalin transitera ainsi bientôt par ce hub, "très important pour la zone Asie" car connecté "à l'ensemble des compagnies aériennes internationales pour la desserte des pays environnants". Un changement de taille, d'autant qu'il mettra désormais en concurrence la compagnie à l'hibiscus avec plusieurs de ses partenaires, qui assuraient jusqu'ici le deuxième tronçon du vol jusqu'à Paris.
Pas de quoi intimider l'entreprise, qui "pourra présenter des tarifs compétitifs", promet Georges Selefen, évoquant des tarifs inférieurs à 200 000 francs en basse saison, et supérieurs en haute saison. D'après le directeur général, les rotations seront au nombre de deux par semaine (mercredi et samedi), y compris pendant les vacances, et la durée d'un vol aller tournera autour de 26 heures, escale comprise.
Les billets devraient être accessibles à la vente à partir du lundi 16 septembre. Et ce, même si la rotation n'est pas encore officialisée à 100%, les pouvoirs publics thaïlandais n'ayant pas encore donné leur accord. "Cela ne devrait pas tarder", précise Georges Selefen.
De nouveaux appareils en perspective
Preuve des grands espoirs placés dans cette nouvelle "route", la direction de la compagnie s'attend à retrouver entre 80 et 90% de son chiffre d'affaires habituel. "La grande majorité du personnel" placée jusqu'alors en chômage partiel sera ainsi réaffectée sur ce projet, même si le directeur général concède que ce ne sera "peut-être pas le cas de tous".
En parallèle, seuls les deux A330 NEO, "tout à fait adaptés", se chargeront dans un premier temps du tronçon jusqu'à Paris. Les deux futurs A350 de la compagnie, dont la livraison est prévue en 2026 et 2028, pourraient ensuite prendre le relais. La capacité de transport serait ainsi élargie, passant de 291 places assises à près de 340. "Un vrai projet de transformation industrielle pour la compagnie", conclut Georges Selefen.