La mobilisation contre la vie chère prend de l'ampleur

De nombreux camions sont garés sur le parking de la Moselle depuis ce matin et pourraient rester sur place ce soir également.
La vie chère est à la Une de l'actualité ce mercredi. Après une mobilisation sur les routes tôt ce matin, rouleurs, taxis, agriculteurs ou encore syndicats se sont réunis devant le gouvernement en fin de matinée à l'appel de l'Association citoyenne de Nouvelle-Calédonie. En réponse, l'exécutif a notamment proposé de baisser la fiscalité pétrolière.

Après une opération escargot sur la voie express en provenance du Nord et du Sud ce matin, les coups de klaxon des rouleurs continuent, route des Artifices, à Nouméa. Selon les organisateurs, ce sont près d'un millier de personnes qui sont amassées sur le parking de la Moselle, en face du gouvernement. Des ambulanciers aux taxis de la capitale en passant par les agriculteurs, les rouleurs ou encore quelques syndicats, tous sont venus prêter main-forte aux membres de l'Association citoyenne de Nouvelle-Calédonie pour signifier leur ras-le-bol face à l'inflation.

Lors d'une manifestation contre la vie chère en Nouvelle-Calédonie, en 2022 à Nouméa.

Hausse du carburant

En tout, ce sont 14 corporations, toutes touchées par la hausse du carburant, qui sont venues réclamer une réunion avec le gouvernement. « Ce qui nous inquiète c’est que l’on a déposé des mesures depuis le 31 mars et qu’aujourd’hui elles n’ont toujours pas été regardées. Le gouvernement nous a dit de revenir. Donc on revient… un petit peu en force. J’espère que l’on va avancer sur le dossier, car il faut que les prix baissent et pour cela, le gouvernement doit prendre toutes les mesures qu’il peut prendre. On sait pertinemment qu’il ne réglera pas tout et que la crise est mondiale", expliquait ce matin Florent Perrin, président de l'Association citoyenne de Nouvelle-Calédonie.

Car pour Chantal N'Gadiman, vice-présidente des associations des transports routiers de personnes, il y a urgence : "On a tout un panel de services que l’on offre à la population. Mais là, notre outil de travail est impacté par la hausse du gazole et de l’essence. Avec le plein de mon véhicule qui est passé de 5800 f à 9000 f, comment mon entreprise peut-elle être viable ? On a rejoint le collectif car on se demande comment on va finir nos fins de mois et payer nos employés."

Une délégation a été reçue par l'exécutif dans l'après-midi. Mais déçus par les négociations avec le président Mapou, les manifestants assurent qu'ils resteront mobilisés dans l'attente de leur prochaine rencontre, programmée ce jeudi à 15 heures. "Ils ont avancé quelques mesures sur le carburant. Mais ce n’est pas suffisant. Le citoyens lambda et les entreprises sont en grande difficulté à l’heure actuelle", pose Henri Bastien, président du groupement des ambulanciers privés, qui a participé à la réunion du jour.

Modifier les taxes sur les produits pétroliers

Réuni en collégialité ce matin, le gouvernement a présenté cet après-midi une première mesure pour contrer la vie chère : une modulation des taxes sur les produits pétroliers afin de faire baisser le prix du gazole, puis celui de l'essence.

Si c'est habituellement le Congrès qui s'occupe de fixer ces taxes, le gouvernement demande que celui-ci lui délègue temporairement la compétence afin qu'il puisse agir mensuellement sur les prix à la pompe. L'objectif serait, dans un premier temps, de baisser de moitié environ les taxes sur le gazole pour le mois de juin, puis, par la suite, de l'essence automobile également.

Mais pour l'heure rien n'est encore fait, puisque ce projet doit d'abord être adopté par le Congrès. Plus d'informations ici.

Le reportage de Loreleï Aubry et Cédric Michaut

©nouvellecaledonie