"La Chine est présente depuis longtemps dans le Pacifique, mais nous sommes sérieusement inquiets de son engagement accru dans les secteurs de la sécurité du Pacifique", a déclaré Winston Peters dans un discours sur les relations avec la Chine, ce vendredi.
En effet, la Chine a incité une série d'Etats insulaires du Pacifique à passer de la reconnaissance diplomatique de Taïwan à celle de Pékin et a conclu un pacte de sécurité, tenu secret, avec les Îles Salomon en 2022.
Lutte d'influence avec les Etats-Unis
Les navires de police, de recherche et militaires chinois, de plus en plus présents dans la région, sont la marque de la lutte d'influence avec les Etats-Unis. La Nouvelle-Zélande craint que la zone Asie-Pacifique, déchirée par la violence pendant la Seconde Guerre mondiale, devienne à nouveau le théâtre d'une bataille entre grandes puissances.
"Nous ne voulons pas assister à des développements qui déstabilisent les institutions et les accords qui ont longtemps étayé la sécurité de notre région", a déclaré Winston Peters lors du Conseil Nouvelle-Zélande-Chine à Auckland. A noter que le ministre des affaires étrangères néo-zélandais fait partie d'une coalition conservatrice de centre-droit récemment élue, qui s'est orientée vers des relations plus étroites avec l'Australie et les Etats-Unis, et moins chaleureuses avec Pékin.
La Chine, le premier marché d'exportation de la Nouvelle-Zélande
À ce jour, la Chine est le premier marché d'exportation de la Nouvelle-Zélande et un client majeur pour ses produits laitiers, sa viande et d'autres marchandises. Wellington a longtemps été l'un des partenaires les plus proches de Pékin parmi les démocraties occidentales.
Mais, les relations se sont détériorées ces dernières années, la Chine cherchant à étendre sa puissance militaire et diplomatique sur une partie du Pacifique.
L'agence néo-zélandaise de cybersécurité a établi un lien entre un groupe connu sous le nom d'"APT40", "soutenu par l'Etat" chinois, et une cyberattaque contre des services du Parlement.
La classe politique néo-zélandaise évite traditionnellement les commentaires ou actions susceptibles de mécontenter la Chine, par crainte d'encourir des sanctions politiques ou économiques dommageables, comme celles imposées par Pékin à l'Australie et au Canada.
De son côté, Pékin rejette les allégations de piratage informatique et d'ingérence politique.