La tenue d'un comité des signataires fait réagir

Le ministère des Outre-mer, au 27 rue Oudinot, dans le 7e arrondissement de Paris.
Gérald Darmanin vient d'annoncer la tenue d’un comité des signataires en septembre. Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer ne viendra finalement pas à Nouméa fin juillet. Une décision que salue une partie des classes politiques loyalistes. Côté indépendantiste, l’Union calédonienne fait savoir qu’elle n’ira pas à Paris.

MIS A JOUR AVEC AUTRES REACTIONS

Un comité des signataire aura lieu en septembre à Paris. L’annonce a été faite le week-end des16 et 17 juillet, par le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer.

Pour "clôturer l'Accord de Nouméa", estime Ensemble !

Une démarche qu'a saluée la confédération loyaliste "Ensemble !" en Nouvelle-Calédonie, estimant que ce rendez-vous politique "viendra clôturer l’Accord de Nouméa et la séquence des référendums successifs. Le débat sur l’indépendance ayant été réglé, par trois fois par les Calédoniens", réagit la coalition de Sonia Backès en se référant au résultat des trois consultations, "nous devons désormais offrir un véritable projet d’avenir à la population calédonienne. Par ailleurs, nous souhaitons que puisse également être abordé lors de ce comité des signataires le renforcement des moyens de lutte contre l’insécurité et la préservation du pouvoir d’achat des Calédoniens dans un contexte mondial d’hyper inflation."

Le Rassemblement s'interroge

Sur le principe, le Rassemblement-Les Républicains est favorable à un retour du comité des signataires. Le parti de Thierry Santa s’interroge sur la capacité de l’État à réunir tout le monde et notamment les indépendantistes. "Il faut toujours une période préalable où des rencontres avec toutes les parties prenantes se tiennent pour que les choses se préparent au mieux. Mais actuellement les déclarations des partis indépendantistes ne parlent que de bilatérales avec l’État", indique-t-il.

L'UC dit qu'elle n'ira pas à Paris

Côté indépendantiste, l’Union calédonienne (UC) s’étonne de ce que l'UC voit comme un revirement alors qu’à plusieurs reprises, un comité des signataires a été demandé avant les consultations référendaires. Le mouvement indépendantiste aurait préféré des bilatérales. Daniel Goa, en tant que président, assure qu’il n’ira pas à Paris. "Nous, on n’ira pas. C’est un simulacre en France. S’il y a une discussion, c’est ici chez nous. Et s’il y a une discussion ici chez nous, c’est dans le cadre de la bilatérale et pas d’un énième comité des signataires."

S’il y a une discussion, c’est ici chez nous.

Daniel Goa, président de l'UC

L'UPM pas satisfaite non plus

"Les conditions dans lesquelles se présentent les reprises de discussion sur l’avenir du pays ne conviennent pas à l’UPM", renchérit l’Union progressiste en Mélanésie. Cette autre composante du FLNKS estime que "vouloir clore l’Accord de Nouméa aujourd’hui, c’est en faire une œuvre inachevée. Au généreux partage de son droit à l’autodétermination, le peuple d’origine se voit opposer une volonté de maintien dans le statu quo de la part de ceux-là mêmes avec qui il voulait faire œuvre commune pour un destin commun sous le lien renouvelé avec la France, puissance de tutelle", écrit le président Victor Tutugoro.  "Absent du référendum de 2021, le peuple d’origine ne peut être enfermé par la décision des non colonisés", pose l’UPM. "La décolonisation n’est ainsi pas achevée ! Ne pas prendre en compte cette donne amènera inévitablement à une impasse politique. C’est pour cette raison que les indépendantistes ne cessent de réclamer une bilatérale avec l’Etat".

Un "coup de force" pour le Palika

"C'est encore un coup de force de l'Etat sous la pression d'une partie de la droite pour nous imposer un comité des signataires (de l'accord de Nouméa) alors qu'on souhaite d'abord des réunions bilatérales avec l'Etat", a réagi Charles Washetine, porte-parole du Palika-FLNKS. Interrogé par l'AFP, il a dénoncé un "Etat totalement sorti de sa neutralité".

Report

La visite ministérielle prévue fin juillet est en tout cas reportée. Gérald Darmanin précise que le gouvernement souhaite d’abord réunir le comité des signataires avant de se rendre à Nouméa.