Eric Draghicewiz et son collègue viennent de rentrer au port. Après 5 heures passées en mer, ils ramènent trois caisses de poisson. Une petite pêche, selon eux, qui ne va pas aider à payer leurs dépenses, notamment celles liées au carburant. Depuis le 1er août, l’essence et le gazole coûtent 194,7 francs CFP par litre.
"C'est dérisoire. Nous devons avoir 40 kg et ça ne représente qu'un bidon tout au plus. Avant, nous faisions 500 kg par jour. Maintenant, c'est fini, à croire que le poisson s'est barré", déplore Eric, pêcheur depuis 17 ans. Pour réduire leurs dépenses en carburant, certains professionnels ont adapté leur technique de pêche. D’autres continuent à exercer comme avant. Tous témoignent des difficultés de plus en plus importantes rencontrées au quotidien.
Des coûts qui augmentent alors que les prix des poissons baissent
"Nous avons des charges qui augmentent et le prix du poisson qui régresse. C'est un constat général", résume Christophe Pierron, pêcheur professionnel côtier. "La hausse du carburant entraîne des difficultés économiques puisqu'elles augmentent les dépenses quotidiennes pour aller pêcher. Il y a également une baisse de fréquentation de la clientèle sur les différents points de vent", formule autrement Ludivine Deyzieux, coordinatrice de la Fédération des pêcheurs professionnels côtiers de la province Sud.
Les 50 membres de la fédération sont préoccupés par le contexte économique actuel. Ces Calédoniens et Calédoniennes sont également confrontés à de la concurrence déloyale de la part de pêcheurs amateurs, qui vendent leurs produits via des marchés parallèles et illégaux.