Considéré comme éteint en Chine depuis quelques mois, en danger critique de disparition en Afrique de l’Est, les populations de dugongs varient selon les zones. En Calédonie, il est maintenant en danger d’extinction selon l’UICN. Marc Oremus est le responsable du WWF France à Nouméa. Il considère la décision comme "une avancée majeure parce que c’est une reconnaissance internationale d’une situation précaire de danger pour le dugong Calédonien". Car ajoute-t-il, "le fait de devenir "en danger" et non plus "vulnérable" signifie des choses assez précises en termes de résilience de la population, de son niveau de précarité actuelle. C’est une situation que l’on connaissait déjà depuis longtemps mais qui est maintenant officielle".
Les principales menaces en Nouvelle-Calédonie sont le braconnage, ainsi que les blessures causées par des bateaux. La dégradation et la perte des herbiers marins dont dépendent les dugongs pour se nourrir sont le résultat du ruissellement agricole, d’une pollution due à l’extraction de nickel et au développement côtier, ainsi que des dommages causés par les ancres des bateaux.
Site internet de l'UICN
Effet levier
Ce classement, appelé aussi liste rouge des espèces, se base sur des critères stricts, évalués à partir de connaissances publiées dans des articles scientifiques. Claire Garrigue de l'Institut de recherche pour le développement (IRD), Marc Oremus du WWF et des chercheurs australiens ont réuni les données disponibles, et notamment l’étude ADN récente qui prouve que les dugongs calédoniens sont isolés géographiquement. Marc Oremus affiche un optimisme certain pour le futur de l'espèce :
Ce classement va permettre de mettre la lumière sur cette situation et d’avoir si possible un effet levier pour la mise en place d’actions plus importantes pour la conservation du dugong. Evidemment ça reste une mauvaise nouvelle puisqu’on reconnaît un échec en termes de préservation de cette population. On espère que ça va permettre de lever plus de moyens, plus de mobilisation de l’ensemble des acteurs concernés pour essayer d’inverser la tendance.
Marc Oremus, responsable WWWF France à Nouméa
L’urgence, c’est de recenser les spécimens de vaches marines. Le nombre d’individus matures établis dont l’évaluation est très optimiste : moins de 900 dugongs vivraient dans nos eaux. Un chiffre optimiste donc, qui n’a pas empêché son classement comme espèce en danger.
Le reportage de Karine Arroyo et Carawiane Carawiane :