Le phénomène La Niña joue les prolongations, mais baisse en intensité

Des précipitations records et températures moyennes toujours plus élevées ont été observées en Nouvelle-Calédonie en 2021, elles sont dues au phénomène la Niña.
La Calédonie se trouve encore dans une saison chaude et d’un point de vue régional, dans le bassin Pacifique sud-ouest, la température de la mer est encore élevée et les masses d’air sont très humides, selon Météo France. Conséquence : La Niña devrait durer au moins jusqu’au second semestre 2022.

Ce n’est pas ce que voulaient entendre les Calédoniens et pourtant. Selon Météo France, le phénomène La Niña, sous lequel vit la Calédonie depuis des mois, devrait s’étendre encore plusieurs mois, contrairement à ce qui avait été initialement annoncé. Elle aurait dû s’éteindre en juin prochain.

"Ce qu’on a observé au mois de mars, c’est que La Niña, a atteint son pic d’intensité en fin d’année dernière. Elle avait amorcé son déclin depuis janvier-février mais au cours du mois dernier, elle s’est mise à regagner en intensité" explique Thomas Abinun, climatologue à Météo France.

Le spécialiste prévient donc que la Calédonie n’est pas à l’abri de connaître à nouveau des pluies abondantes, au mois de mai. Aucune certitude mais "l’environnement y est en tout cas favorable." précise-t-il. Autrement dit : La Niña devrait probablement s’étendre jusqu’en juillet-août et apporter de fortes précipitations. "On est dans un environnement encore favorable à la survenue d’épisodes de pluie tels qu’on a pu connaître, des pluies assez abondantes et des températures plus élevées, du fait d’un océan plus chaud" précise Thomas Abinun.

L'hiver s'annonce humide

La Calédonie rentre bientôt en saison fraîche. "Là c’est le signal saisonnier qui va prendre le dessus sur le signal de La Niña, c’est-à-dire que les masses d’air tropicales vont être rejetées vers le Nord, donc on va re-basculer dans une saison plus clémente, qui ressemble à notre saison fraîche" mais avec toujours au-dessus de nos têtes : la menace de La Niña. Conséquence : les précipitations hivernales seront plus importantes qu’à l’accoutumée mais pas aussi intenses que celles vécues par le Caillou cet été.

Doit-on s’attendre à un troisième été humide et pluvieux ?

C’est la crainte de beaucoup. L’été 2022-2023 sera-t-il comme les deux précédents ? En tout cas, une bascule vers El Niño est très peu envisageable, selon le climatologue, "même si tout reste possible" indique-t-il.

Deux scénarios se dessinent alors."Soit on sort de La Niña, soit elle décline et reprend à l’entrée dans la saison chaude" confie le climatologue. Il est encore trop tôt pour affirmer le climat de l’été prochain mais "tout devrait se préciser au mois de juillet-août. "

A savoir : depuis 1950, c’est arrivé deux fois, qu’on ait trois années de suite La Nina. "Donc ce ne sont pas des choses qui sont impossibles mais il est encore trop tôt pour se prononcer. Soit on va voir du neutre, soit on va vers un troisième La Niña" conclut le climatologue.