Caillassage à Païta Nord après le référendum de 2018 : le procès renvoyé

Salle d'audience du tribunal de Nouméa.
Audience reportée ce matin au tribunal correctionnel de Nouméa. Onze prévenus devaient répondre de troubles à la sécurité, au lendemain du premier référendum, en 2018. Du côté de la partie civile : soixante-cinq victimes, qui ont demandé le renvoi de l’affaire pour préparer leur dossier.

Caillassages sur des automobilistes, entrave à la circulation et coups de feux... C'est une affaire qui a marqué de nombreuses personnes. Des victimes qui se disent encore aujourd'hui bouleversées par la violence des faits.

Ce mardi matin, au tribunal correctionnel de Nouméa, sur les onze prévenus retenus dans cette affaire, un seul homme est présent à la barre. Comme ses complices présumés, il doit répondre notamment d’entrave à la circulation et de violence aggravée par deux circonstances - en réunion et avec arme - et ayant entraîné une ITT inférieure à 8 jours.

Le procès a finalement été renvoyé au 21 mai 2024 à la demande des victimes, dont la majorité n'a pas été informée de la date de l'audience. Certaines ont donc demandé le renvoi de l'affaire pour préparer leur dossier, requête qui a été acceptée par la présidente du tribunal. Pour violences en réunion et avec arme, les prévenus encourent jusqu'à 5 ans de prison et 9 millions de francs d'amende. 

Les faits se sont déroulés du 5 au 6 novembre 2018. Au niveau de la sortie de Païta Nord, un groupe d’individus est positionné au bord de la SAV express et en dessous du pont menant à la tribu de N’Dé par la route du littoral. Les automobilistes circulant sur la route sont alors caillassés.

Témoignages de victimes

Anne-Marie Brunier, infirmière et pompière volontaire, est l'une des soixante-cinq victimes. Elle rentre d’une formation. Son mari est au volant. Il est 20 heures lorsqu’ils sont la cible de jet de pierre. Blessée, notamment à la main - dont elle garde aujourd'hui une incapacité de 12% -, Anne-Marie s’est vue mourir cette nuit-là. Son mari, frappé à la tête, perd quant à lui connaissance.

Ils seront finalement évacués, mais cette victime s’interroge sur la lenteur de l’intervention des forces de l’ordre, pourtant positionnées non loin de là pour assurer la sécurité du convoi ministériel venu en Nouvelle-Calédonie après le référendum d’autodétermination du 4 novembre 2018.

Une autre victime se questionne quant à elle sur l’absence de prise de conscience des accusés.

Le reportage de Natacha Lassauce-Cognard et Laura Schintu : 

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