Le quotidien lnc.nc reprend bientôt du service sur internet

Les Nouvelles vont faire leur retour le lundi 3 octobre 2023, uniquement sur internet.
Six mois après la mise en liquidation des Nouvelles calédoniennes et quelques rebondissements plus tard, le site d’information devrait reprendre prochainement son activité sur la toile, dans un format plus réduit.

Le feu vert a été donné vendredi 15 septembre. Après six mois de mise en sommeil, le site d’information lnc.nc doit reprendre ses parutions "d’ici quelques jours à quelques semaines", annonce la direction d’Holdennha, la holding du groupe Dang, qui avait été choisie, le 2 juin, par le tribunal mixte de commerce pour reprendre le pôle numérique des Nouvelles calédoniennes.

Une équipe déjà opérationnelle

Pourtant, depuis cette décision du tribunal, il y a trois mois, le quotidien a bien du mal à relancer son activité, alors que tout semble prêt sur le papier. Fin juin, la société GD connexion - pour "groupe Dang" - a été créée afin de porter l'activité numérique des Nouvelles. Côté rédaction, une équipe de journalistes, composée de trois anciens salariés du journal, est opérationnelle depuis le mois de juillet. A cela, s’ajoutent trois autres salariés pour la partie commerciale. Une équipe d’ores et déjà au complet, qui a pris ses quartiers dans de nouveaux locaux dans la tour Pacific Arcade, à l’entrée de Nouméa.

Lnc.nc nouvelle formule siège désormais dans la galerie de la tour Pacifique Arcade, à l'entrée de Nouméa.

 

La question des annonces légales

Mais ce dossier de reprise s’est finalement avéré beaucoup plus "complexe » que prévu, reconnaît la direction d’Holdennha. Au cours de ces quelques mois de procédure, le groupe Dang s’est heurté à un obstacle juridique de taille, avec la question des annonces légales. Ces parutions, qui mentionnent notamment la vie des entreprises, représentent une manne financière essentielle pour la presse. Parfois plus de la moitié du compte d’exploitation, pour certains titres. "C’est le nerf de la guerre", reconnait un acteur du secteur. Or, le droit de publier ces annonces légales ne peut se faire sans l’habilitation du haut-commissariat.

Une habilitation refusée

Pour l’obtenir, plusieurs critères s’imposent. Il faut démontrer que :

  • l’objet principal du journal n’est pas de faire de la publicité.
  • le journal est diffusé depuis plus de six mois, au moins une fois par semaine.
  • la diffusion est au minimum de 1 500 exemplaires ou la consultation en ligne d’au moins 7 500 visites hebdomadaires.

Après de longues semaines d’attente, et plusieurs reports pour le lancement du site, le couperet est tombé il y a environ un mois. La société GD connexion s’est vu refuser l’habilitation des annonces légales, pour cette année au moins. "Tout est une question d’interprétation", défend un membre du personnel, qui rappelle que le site internet des Nouvelles existe depuis une vingtaine d’années et qu'il est toujours consultable, malgré sa mise en sommeil.

Pas encore de rachat officiel

Si cette nouvelle donne a quelque peu contrarié les ambitions du groupe, celui-ci vient de se décider à lancer enfin le projet, après quelques tergiversations. "Cela a nécessité un peu de temps de traitement pour nourrir notre réflexion, admet la direction. Mais on vient finalement de décider d’y aller." Pas de date encore officielle pour le lancement de lnc.nc, nouvelle version. La procédure de rachat du site n’ayant pas encore été finalisée. Mais le projet éditorial est déjà tracé. Et l’équipe se dit  "impatiente de commencer enfin, après deux mois d’attente et de reports successifs".

Une nouvelle feuille de route

lnc.nc consacrera une grande partie de son activité à l’annonce d’événements, la couverture de conférences de presse et proposera également des articles de décryptage. Compte tenu des effectifs réduits de l’équipe, la force de frappe du site ne sera plus la même que dans sa version historique. Mais "l’objectif de la reprise est aussi de conserver vingt ans de couverture médiatique en version numérique", précise un membre du personnel, "ainsi que 400 000 articles en archives".