Croisières à destination de magnifiques îlots ou sorties en bouteille le long des récifs coralliens… elles sont interdites. En cause, l’étendue des restrictions sanitaires qui frappent la filière nautique. Pour ce professionnel de la plongée qui doit absorber un million de francs de charges fixes, le coup est rude.
Deux mois sans chiffre d’affaires, sur mon prévisionnel, je suis déjà à zéro en termes de trésorerie. J’avais prévu un peu de marge mais deux mois de charges fixes avec les loyers, les places de port, des avances de chômage partiel : la trésorerie arrive à zéro, là (…) C’est très très compliqué à gérer, je suis vraiment à flux tendu.
Un avenir incertain
Difficile de garder la tête hors de l’eau sans possibilité de naviguer plus de trois heures par jour, sans dépasser un rayon de dix km et sans mouiller les navires autour des îlots. Ce gérant d’une société de charter a vu la moitié de ses clients annuler leur réservation quand d’autres ont accepté de décaler leur sortie à une date inconnue.
Pour tous, l’avenir est incertain. “On a du tout reprogrammer ce qu’on avait prévu cette semaine, explique Gilles Watelot, gérant de la société Aito Charter. Se pose également la problématique des week-ends en confinement strict, on ne sait pas si on a le droit de faire partir nos bateaux en croisière le vendredi et de les faire rentrer le lundi matin. On sait pas du tout ce qu’il en est, on a aucune visibilité sur la reprise."
Reste à occuper ce temps suspendu, en réalisant l’entretien des embarcations. Une situation également source de frustrations et d’incompréhension.
Quand on voit que le bingo, les casinos, les services à la personne peuvent rouvrir, je pense que niveau contamination, nos croisières sont des petits groupes (8 à 10 personnes qui se connaissent) je ne pense pas qu’on soit un foyer à cluster pour le Covid, sur nos bateaux.
Dans l’espoir d’un possible allégement des restrictions, les professionnels de la mer entendent pousser les négociations avec l’exécutif afin de pouvoir enfin reprendre du service.
Reportage de Loreleï Aubry et Cédric Michaut :