Après l’Australie et la Nouvelle-Zélande, c’est au tour du Vanuatu de préparer la réouverture de ses frontières. C’est le Premier ministre Bob Loughman qui l’a annoncé, vendredi 8 avril, lors d’une allocution filmée.
Depuis le début de la crise sanitaire en 2020, l’archipel est fermé au tourisme, qui est pourtant l’une de ses principales activités économiques.
Pendant deux ans, le Vanuatu a été relativement épargné par le virus, mais depuis quelques semaines, il fait face à une flambée de l’épidémie, qui a déjà fait six morts. En réaction, il a interdit temporairement l’entrée à ses propres résidents et citoyens venant de l’étranger.
Une réouverture en trois phases
Mais en raison de la forte progression du taux de vaccination, notamment à Port-Vila et Santo, cette mesure devrait être bientôt levée. Elle s’inscrit dans une politique de réouverture des frontières en trois étapes :
- En mai, réouverture des frontières pour rapatrier les milliers de citoyens et résidents du Vanuatu, bloqués à l’étranger.
- En juin, ouverture d’un quota pour réintroduire progressivement des touristes à Efate et Santo, sous deux conditions : effectuer un isolement de trois jours à l’hôtel et présenter un test négatif.
- En juillet, réouverture complète des frontières.
"On n’a pas encore toutes les modalités, tous les détails, précise Olivier Fernandez, directeur d’une usine de chocolat au Vanuatu et représentant du Vanuatu business resiliance council, la branche de la chambre de commerce et d’industrie qui gère les états d’urgence, comme la crise sanitaire. Mais on travaille avec le gouvernement pour avoir un peu plus de visibilité sur cette mise en place."
Le tourisme, poids-lourd de l’économie vanuataise
Des trois phases, c’est celle visant à rouvrir totalement les frontières qui est la plus attendue des acteurs économiques. "Ça fait deux ans qu’on tourne en économie circulaire et fermée, résume Olivier Fernandez. Le Vanuatu est un pays qui s’est montré très résilient. Les gens ont joué le jeu avec beaucoup de consommation locale. Le gouvernement a aussi beaucoup soutenu (l’industrie hôtelière) dans le sens où les resorts fermés par obligation se sont retrouvés être des centres de quarantaine. Mais il faut un retour du tourisme. C’est quand même 40 % des revenus de l’Etat."
Il faut un retour du tourisme. C’est quand même 40 % des revenus de l’Etat.
Olivier Martinez, membre de la chambre de commerce et d'industrie au Vanuatu
Des acteurs touristiques en attente d’informations
En Calédonie, les professionnels du tourisme restent tout de même prudents sur la reprise de l'activité au Vanuatu. Car hormis cette annonce du Premier ministre, aucune confirmation officielle ne leur a encore été communiquée. "On est presque pris de court, car on a appris cela par les infos, confie Olivier La Scola, chef d’escale à Tontouta d’Air Vanuatu. Les conditions d’entrée, on ne les connait pas. Pour l’instant, on est toujours dans le flou."
Même son de cloche chez Aircalin, où "la reprise des vols ne se fera (qu’)une fois les modalités de réouverture et de formalités précisées".