Législatives 2022 : le Sénat coutumier signale que la période de "deuil kanak" est révolue et appelle à aller voter

Plus d'actualité, la période de "deuil kanak". Dans un communiqué diffusé ce mardi, le Sénat coutumier "indique que toutes les mesures sanitaires liées au Covid-19 ont été levées permettant aux familles endeuillées de mettre en œuvre les cérémonies coutumières de levée de deuil. La vie a donc repris normalement."

Message aux abstentionnistes

Une précision pas anodine puisqu’il s’agit d’encourager les abstentionnistes calédoniens à se rendre aux urnes. Pour la consultation référendaire du 12 décembre 2021, l'appel à non-participation du FLNKS, relayé par l'institution coutumière, était notamment expliqué par la crise Covid et l'idée de ce deuil kanak déclaré pour un an. Contexte différent pour ces législatives. Les indépendantistes, engagés dans chaque circonscription et présents au second tour, incitent leur électorat à se mobiliser. Ce qui a engendré critiques et interrogations quant à ce deuil d'un an.

Porter la parole "de tous les autochtones et citoyens" à l'Assemblée nationale

Dans le même communiqué, le Sénat coutumier "appelle les populations de notre pays et en particulier, le peuple kanak à voter le dimanche 19 juin pour le deuxième tour des élections législatives françaises, de façon à ce que la parole de tous les autochtones et citoyens de notre pays soit équitablement portée à l’Assemblée nationale". Pour son président Yvon Kona, "les députés calédoniens devront veiller (…) à ce que l’esprit de l’Accord de Nouméa puisse se poursuivre sans rupture et sans retour en arrière avec l’adhésion de tous et le respect du peuple premier et des autres communautés."

Exercer le droit de vote

Le premier tour des législatives a été marqué par une abstention de 67,49 %. Traduction : seul un tiers des électeurs ont joué le jeu de ce scrutin. D'où cette autre remarque du Sénat coutumier : "le droit de vote a été octroyé au peuple kanak en 1946 en même temps que la citoyenneté après plus d'un siècle de confrontation avec le régime colonial de l'indigénat. L'exercice de ce droit se situe dans la droite du ligne du combat pour la liberté et l'émancipation des peuples. "