A 54 ans, le député Philippe Dunoyer, par ailleurs porte-parole de Calédonie ensemble, rempile et vise un deuxième mandat dans la première circonscription. Il est candidat de la Majorité présidentielle. "Il faut que l'on soit plus fort au niveau local, c'est le sens de l'union de plusieurs formations non-indépendantistes, dont je relève moi-aussi et auquelles j'appartiens, et c'est le sens de l'union, pour être plus fort au plan national, de notre adhésion à la majorité présidentielle", explique-t-il. Il est suppléé par Naïa Wateou, élue à la mairie de Nouméa, à la province Sud et au Congrès, membre du parti Les Républicains calédoniens.
Découvrez les engagements de Philippe Dunoyer :
Offrir une majorité stable au président et au gouvernement
Philippe Dunoyer, demande à chaque électeur "qui a reconnu l'intérêt et l'importance de l'action du président de la République" de voter "pour que le gouvernement et le président puissent agir, et notamment pour qu'ils puissent traiter le dossier calédonien, qu'ils disposent d'une majorité stable à l'Assemblée nationale". Il s'agit désormais de transformer l'essai, dimanche 12 juin.
Une continuité territoriale intérieure pour les Loyaltiens
Alors que les prix des billets d'Air Calédonie pourraient augmenter de 600 francs CFP, au 1er juillet, en raison de la hausse des prix du carburant, le député sortant propose l'instauration d'une continuité territoriale intérieure assumée par l'Etat pour les Iliens. Une aide qui "permettrait un désenclavement des îles Loyauté". Elle viendrait en complément de la continuité pays déjà en vigueur de cinq allers-retours par avion à tarif préférentiel, financée par la Nouvelle-Calédonie et les provinces.
Davantage d'élus de la province Sud au Congrès
Le député souhaite une modification plus représentative de chaque province au Congrès. A l'heure actuelle, les élus représentant la province des Iles y occupent sept sièges, ceux de la province Nord 15 et la province Sud 32. "C'est une décision qui a été prise il y a 34 ans, lorsqu'il y avait 66% de la population en province Sud. Depuis, les choses ont changé", argumente l'élu. Lors du dernier recensement, en 2019, 74,85% de la population calédonienne résidait en province Sud.
Si on faisait le même travail qu'en 1988 (…) on passerait de 32 à 38 élus au Congrès. Je pense que c'est nécessaire et c'est représentatif, aussi, du poids de la population qui vit en province Sud
"C'est une autre forme de rééquilibrage mais c'est un rééquilibrage actualisé. Trente-quatre ans après, je crois que c'est la moindre des choses", poursuit-il, estimant que les provinces Nord et Iles sont surreprésentées dans l'instance législative.
Ouvrir le corps électoral
Réagissant au refus du Conseil d'Etat d'annuler le troisième référendum, le porte-parole de Calédonie ensemble y voit une confirmation de la fin du processus de l'Accord de Nouméa et du rejet de la "perspective de pleine souveraineté ou d'indépendance association". Il insiste sur la nécessité d'ouvrir les discussions. Et en premier lieu sur le corps électoral. "Le gel du corps électoral n'est plus possible. Nous sommes aujourd'hui dans la citoyenneté la plus fermée du monde, une citoyenneté d'exclusion, pas une citoyenneté d'accueil."
Un "consensus d'avenir définitif" pour mettre fin au processus d'autodétermination
Philippe Dunoyer va exposer auprès de la mission d'information du Sénat sur l'avenir institutionnel, en visite du 22 au 29 juin, "la nécessité de négocier un consensus d'avenir définitif". Autrement dit, "mettre un terme à l'exercice du droit à l'autodétermination". "On va rester dans le champ du droit international, dans le champ des résolutions de l'Onu, en permettant aux jeunes générations d'avoir des perspectives d'avenir et en permettant aux acteurs économiques d'avoir une stabilité, une visibilité pour réinvestir", assure le candidat-député. Il aimerait la mise en place d'un conseil territorial de la refondation qui réunisse des élus "des forces économiques, des forces sociales, des forces associatives, des citoyens tirés au sort" pour discuter du fonctionnement et de l'organisation des institutions.
Décarboner l'industrie du nickel
Philippe Dunoyer indique que le projet Prony 2.0 doit être éligible au plan France 2030 de 3 600 milliards de francs CFP sur 5 ans, pour œuvrer à la décarbonation de l'industrie du nickel. "Son ampleur est telle qu'il faudra non seulement expliquer pourquoi il faut faire ce gros investissement en Nouvelle-Calédonie, mais pourquoi aussi il faudrait d'ailleurs que la défiscalisation s'oriente un peu plus vers ce secteur qui est stratégique."
Une "médiation pénale coutumière"
Au renforcement de la présence militaire, Philippe Dunoyer propose l'instauration d'une médiation pénale coutumière, avec des contrats de services civiques et davantage d'audiences judiciaires délocalisées dans les chefferies. "Si la sphère coutumière est de plus en plus un auxiliaire de justice et est associée aux décisions de justice, eh bien, la décision sera comprise, la peine sera admise et le taux de récidive va diminuer", développe le candidat.
Retrouvez son entretien complet avec Nadine Goapana :
Philippe Dunoyer était ensuite l'invité de la matinale, le vendredi 10 juin. A découvrir ici.
Retrouvez ci-dessous la liste complète des candidats dans la première circonscription :