Les acteurs du tourisme dans la tourmente

La pandémie de coronavirus affecte gravement le tourisme en Nouvelle-Calédonie. Quelque 5 000 emplois directs et indirects dépendent de cette filière. Les professionnels tiennent à tirer la sonnette d’alarme : les institutions, disent-ils, doivent les aider à surmonter la crise.
Un open space, mais sans activité, et pour cause... Les entreprises calédoniennes spécialisées dans le tourisme sont pessimistes quant à l’avenir de leur profession. A travers différents courriers, le syndicat des agences de voyages interpelle les institutions : 110 personnes sont au chômage partiel.
 

L'ensemble des salariés sont au chômage partiel pour le mois d'avril. A partir du mois de mai, jusqu'au mois de juin, il y a des licenciements économiques qui sont envisagés. Et si on n'a pas de solution, c'est ce qu'on a écrit aux institutions, les structures devront déposer le bilan. On a besoin d'aide. Mais on veut aussi être acteurs et faire partie de la solution.
- Vaea Frogier, présidente du syndicat des agences de voyage

 

Sans croiséristes ni vols internationaux

Pour les agences de tourisme, habituées à travailler avec les croisiéristes et les touristes internationaux, le constat est amer. Les frontières de certains pays étrangers pourraient rester fermées jusqu’à 2021.
 

Notre activité dépend environ à 95 % du trafic international. Donc l'activité des agences de tourisme est au point mort. Et on est sur une période d'au moins trois-quatre mois, jusqu'à juillet-août, en espérant que ça puisse reprendre à ce moment-là. Mais je deviens pessimiste avec le temps et je pense qu'on n'aura pas de touristes d'ici à 2021.
- Jean-François Lasnier, président du syndicat des agences de tourisme

 

Hôtels en difficulté, même réquisitionnés 

Au vu de la situation, nous avons contacté l’Union des hôtels de Nouvelle-Calédonie. Exceptionnellement, notre caméra a été tolérée dans l'enceinte d'un établissement. A Nouméa, 80 % des chambres d'hôtel sont occupées par des centaines de Calédoniens confinés. On pourrait croire qu'en étant réquisitionnés, les professionnels de l’hôtellerie ont évité la crise. Il n’en est rien.
 

Je tiens à préciser que les réquisitions, ce n'est pas le jackpot, pour les hôteliers. C'est très encadré. Nous serons remboursés uniquement des charges, sur justificatif comptable. C'est très clair, on ne doit pas faire un franc de profit.
- Jean-Pierre Cuenet, vice-président de l'Union des hôtels 

 

Marché local

Contacté, le groupement d'intérêt économique Nouvelle-Calédonie Tourisme Point Sud dit «travailler sur des plans de relance touristique aux niveaux local et international». Dans l'attente de réponses efficaces et de solutions pérennes, le secteur touristique pourra compter sur le marché local, et ses destinations paradisiaques. Reste que pour se rendre aux îles, par exemple, il faudra attendre le mois de mai. Quand les dessertes aériennes d’Air Calédonie et les rotations du Betico auront pu reprendre.
 
Un reportage de Natacha Cognard et Michel Bouilliez : 
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