Les collectivités se mobilisent pour la filière nickel après l’annonce de la mise en sommeil de l’usine du Nord

Le gouvernement de Nouvelle-Calédonie. Image d'illustration.
Après l’annonce choc de la mise en sommeil de l’usine du Nord et de la vente par Glencore de ses parts de KNS, le gouvernement a convoqué pour la première fois ce mardi 13 février la cellule de suivi et d’accompagnement des entreprises et des salariés impactés par les difficultés dans la filière nickel.

C’est le 26 janvier dernier que le gouvernement annonçait la création de cette cellule de suivi et d’accompagnement des entreprises et des salariés impactés par les difficultés dans la filière nickel. Trois semaines plus tard, elle se réunissait pour la première fois ce mardi, ainsi que son comité de pilotage, sous la présidence du gouvernement, en présence des représentants des trois provinces, des deux associations de maires et de l’État. 

Des mesures à mettre en place rapidement

Il s’agissait bien sûr d’évoquer la situation de KNS après l’annonce de Glencore de la mise en sommeil de l’usine du Nord pour une durée de six mois et de la mise en vente de ses parts. Mais aussi celle des deux autres industriels, la SLN et Prony Resources. 
Pour ces deux derniers, le gouvernement constate qu’ils "ont obtenu un répit, jusqu'au mois d'avril pour le premier, août pour le second". 
En revanche, la situation de KNS est plus préoccupante à court terme. 
"La cellule de suivi et d'accompagnement engage une phase de recueil d'informations, de recensement des besoins et de diagnostic, afin d'être en mesure d'établir, dès la prochaine réunion, les mesures à mettre en place et apporter les réponses les plus appropriées" écrit le gouvernement dans un communiqué. 
La cellule se réunira désormais tous les mardis. 
Un comité technique va être réuni également prochainement pour associer les directions de la Nouvelle- Calédonie, les services provinciaux et tous les partenaires concernés directement par le dossier. 

Les maires associés

Parmi les participants à cette cellule, les représentants des associations de maires. Ils sont aussi en première ligne face aux conséquences des difficultés du secteur. 
Jean-Patrick Toura est membre de l’Association des maires de Nouvelle-Calédonie. En tant que maire de Thio, une commune minière, il est particulièrement attentif à la situation du secteur nickel. 
" Nous, les maires, on est impliqué parce que ce sont nos administrés, les employés de nos communes et surtout le côté économique qui va impacter nos communes si vraiment ça s’aggrave" souligne Jean-Patrick Toura. " Si les choses s’aggravent, comment réinsérer tous ces employés des différentes sociétés et surtout les entreprises sous-traitantes ? Il faut vraiment trouver une solution. Ce n’est pas bon pour l’avenir".

Jean-Patrick Toura, le maire de Thio, interrogé par Thérèse Waïa et Claude Lindor ©nouvellecaledonie

Également présente, Sonia Lagarde, la présidente de l’Association française des maires de Nouvelle-Calédonie qui souligne l’esprit de responsabilité des participants à la réunion. 
" La bonne volonté est là autour de la table, la sagesse et l’intelligence doivent être de mise parce que six mois c’est très court et donc il faut prendre déjà et réfléchir à un dispositif qui pourrait être mis en place pour aider au maximum à la fois les salariés si tant est qu’il n’y avait pas de repreneur, mais aussi les sous-traitants" explique la maire de Nouméa. "Et il n’y a pas que le Nord, il y a aussi la SLN et l’usine du Sud qui sont dans cette situation qui est extrêmement difficile à gérer".

Sonia Lagarde, présidente de l'Association française des maires de Nouvelle-Calédonie, interrogée par Thérèse Waïa et Claude Lindor ©nouvellecaledonie