"Nous n'avons pas choisi ce destin nucléaire, il a été choisi pour nous." C’est ce qu’a déclaré la présidente de la république des Îles Marshall, mercredi 25 septembre, à New York. Hilda Heine s’exprimait à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU. Entre 1946 et 1958, la minuscule nation micronésienne a été le théâtre de 67 essais nucléaires américains, dont les impacts environnementaux et sanitaires se font toujours sentir.
Ces résolutions qui ont permis aux essais de continuer
À l'époque, a rappelé la dirigeante, le territoire se trouvait sous administration américaine dans le cadre d'un mandat de l'ONU. "Nous ne pouvons pas effacer le passé. Mais en tant que Nations unies, nous devons à nous-mêmes de nous racheter par l'adoption d'une résolution qui présente des excuses pour nos échecs à prendre en compte les demandes" du peuple des Marshall, a-t-elle ajouté. Hilda Heine fait référence à des résolutions adoptées à l'ONU dans les années 1950, qui ont permis la poursuite des essais nucléaires.
"Un héritage de mort, de maladie et de contamination"
Ceux-ci ont "laissé un héritage de mort, de maladie et de contamination. Les impacts se transmettent de génération en génération", a-t-elle dénoncé. Et d’insister jeudi 26 septembre, lors d'une réunion sur l'élimination des armes nucléaires : lors de cette période, "le peuple des îles Marshall a été trompé, déplacé de force et soumis à une surveillance et une expérimentation scientifiques sans son accord". La présidente de l’Etat insulaire situé dans le Pacifique Ouest a parlé de radiations équivalentes à "1,6 fois Hiroshima, chaque jour pendant douze ans".
En contact avec d'autres populations concernées
"Et malgré ces torts, après près de quatre-vingts ans, personne parmi les responsables n'a présenté d'excuse officielle." La présidente des Marshall, environ 55 000 habitants, a indiqué travailler avec d'autres territoires et populations affectés par des essais nucléaires. Notamment en Polynésie française, en Algérie, en Australie. "Tous devraient réaliser que les dommages causés par l'utilisation, la détonation ou les tests d'armes nucléaires sont de la responsabilité des Etats membres qui les ont conduits."